Abstracts
Résumé
Par la comparaison de deux événements sportifs internationaux dans le contexte tunisien des débuts du xxie siècle (la compétition régionale des Jeux méditerranéens de septembre 2001 et le tournoi continental de la Coupe d’Afrique des nations de football de janvier-février 2004), cet article éclaire les enjeux récents et actuels des usages politiques du passé. Il apparaît que la mise en scène dans l’espace sportif des rapports entre l’histoire politique immédiate et l’histoire longue a pour objectif premier de promouvoir le régime en place aux échelles nationale et internationale. En replaçant l’analyse dans le contexte de l’évolution politique de la Tunisie postcoloniale, l’étude montre comment l’impact médiatique croissant du sport-spectacle est mis au service du nationalisme endogène, de l’idéologie étatique et, plus encore, du dirigeant autoritaire. Au-delà de l’évidente continuité dans l’instrumentalisation du sport à des fins politiques et idéologiques, c’est la (re)construction de l’imaginaire identitaire des États-nations postcoloniaux qui est mise en exergue.
Abstract
Through the comparison of two international sporting events in the Tunisian context of early 21st century, this article clarifies the recent and current issues originating in past political uses. It appears that the staging, on the sport arena, of the relationships between the immediate political history and the long history aims first to promote the actual government, both nationally and internationally. By replacing the analysis within the framework of the political evolution of postcolonial Tunisia, this study shows how the increasing media impact of sport-spectacle is at the service of endogenous nationalism, official ideology, and, even more, of the authoritative leader. It emphasizes, beyond the obvious continuity of sport exploitation for political and ideological ends, the (re)building of the imaginary identity of postcolonial state-nations.