Abstracts
Résumé
La question des services de garde pour jeunes enfants n’a jamais constitué la chasse gardée des féministes. Certes, s’il est vrai que la mise en place de services abordables et de qualité a toujours été au coeur des revendications des mouvements de femmes de la seconde génération, force est de constater que d’autres acteurs — aussi bien au sein de l’État que de la société civile — ont eux-aussi manifesté de l’intérêt pour cette question. À partir d’une approche historico-institutionnaliste, j’analyse les réformes entreprises récemment en France et au Québec. En France, où le gouvernement avait pour principal objectif de réduire le taux de chômage et d’assainir les finances publiques en encourageant les parents à embaucher leur propre gardienne, les changements apportés ont conduit à une diversification des choix offerts. Il s’en est suivi une fragmentation du système. Au Québec, où le gouvernement a nettement oeuvré en faveur des structures d’accueil sans but lucratif et aux coûts modiques pour les parents, les réformes introduites ont débouché, au contraire, sur l’instauration d’un système plus uniforme et collectif. Cet article examine ces choix divergents et montre qu’ils résultent de manières différentes de définir l’enjeu politique. Ces définitions sont quant à elles le résultat du déploiement de divers corps de savoirs sociaux par les réseaux de décideurs propres à chaque cas. Il s’agit donc ici d’une analyse de l’influence réciproque des institutions, des idées et des intérêts.
Abstract
Child care has never been only a feminist issue. Although the second-wave of the women's movement has always made affordable and quality child care one of its key objectives, other actors within the state and civil society have also prioritized child care. Using an historical institutionalist approach, this article analyses two cases: France and Quebec. Both have reformed their child care policies in recent years. In France the move was towards more varied choice for parents, as child care policy was directed towards reducing unemployment rates and cutting state costs by encouraging parents to employ their own guardians. A fragmented system was the result. In Quebec, the direction of change was towards a more uniform and public system, as the government reinforced its preference for places provided by non-profit associations at substantially lower costs to parents. This article accounts for these diverging outcomes by presenting the different definitions of the problem of child care which derived from the deployment of different bodies of social knowledge by a different mix of policy networks. This is, then, an analysis of reciprocal influence of institutions, ideas and interests.
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