Abstracts
Résumé
Prenant l’oeuvre d’Ana Mendieta pour objet d’étude, cet article se penche sur la notion d’exil en tant que ruine. Le rapport est posé par les termes d’invisibilité et de visibilité comme dialectique d’une réflexion qui portera d’abord sur l’ensemble de son oeuvre. Ici redéfinie comme art de la perte et du reste, son oeuvre sera ensuite ramenée vers son origine, c’est-à-dire vers la pièce singulière qui l’a préfigurée puisque cette pièce a situé le corps de l’artiste en relation directe avec la ruine architecturale. De l’imaginaire de l’effacement et de la disparition que celle-ci détermine aux enjeux de la Vanité qu’elle permet de repenser, « l’autoportrait dans les ruines » ouvre alors la question d’une double tentation de la ruine, romantique et érotique. Mais, tandis que la pensée du tragique s’y révèle par l’apparition d’une ruine littérale qui ne reviendra plus dans l’oeuvre de Mendieta, la conclusion amène à poser l’antithèse que cet autoportrait forme avec l’imagerie contemporaine, où la prolifération de la ruine comme spectacle active différemment la notion d’absence et de mort dont cet article fait sujet.
Abstract
This article analyses the art of Ana Mendieta, posing exile as a form of ruins. The dialectic of invisibility and visibility brings us to examine her art as a whole. It plays explicitly on what is lost and left behind, which is used to recover some form of origin. The artist’s body is present in a setting that evokes architectural ruins. It is brought into an “auto-portrait in ruins”, where the ruins play on the romantic and the erotic. With Mendieta’s art, we find ourselves at the antithesis of contemporary imagination, where ruins proliferate as superficial spectacle, whereas in Mendieta’s work the notion of death and of absence play a discrete but powerful role.
Appendices
Références bibliographiques
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