Volume 32, Number 3, Winter 2004 La rumeur
Table of contents (11 articles)
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La rumeur : une parole en acte ?
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L’ambiologie, forme contemporaine de la rumeur
Simon Harel
pp. 9–24
AbstractFR:
Les thèses actuelles sur la délocalisation euphorique des communautés de sens et la virtualisation électronique des réseaux de communication appartiennent à un paradigme techniciste qui s’épuise peu à peu. L’euphorie de ces dernières années (de la croissance effrénée de l’indice boursier NASDAQ à la valorisation de « l’autoroute électronique ») cache un désarroi profond qu’il convient d’analyser. La surveillance et la répression ont laissé place à la gouvernance préventive, au gouvernement « en ligne ». L’ancienne théorie des jeux, tout comme la sémiotique sont devenues des applications industrielles dont la technicité opératoire permet de résoudre conflits et problèmes. Encore là, rien qui ne soit très surprenant. Reste une question centrale : comment penser la composition de la rumeur publique à la suite du 11 septembre, l’utilisation systématique du discours médiatique tenant lieu de relais rhétorique et sémiotique de la première importance ? Pour quiconque s’émeut aujourd’hui des rumeurs publiques qui accompagnent la dissémination « contagieuse » de cette menace qu’incarne l’étranger (celui qui est coupable de « délit de faciès » : arabe ou musulman), il y a matière à méditation.
EN:
The actual thesis on euphoric relocation of communities of sense and on the virtualization of electronic communications networks is part of a technician paradigm that gets thinner and thinner everyday. Behind the euphoria of the last decades on the limitless expansion of the stock market index (NASDAQ) or the valorization of the information superhighway lays a profound disarray to be analyzed. Preventive e-governance has taken over general control and repression. The old game theory as well as semiotics have been turned into industrial applications whose operative technicalities allow the resolution of problems and conflicts. Although that’s no great surprise, a crucial question remains unanswered: how to think the hearsay after September 11, taking into account that the media discourse is systematically used as the most important rhetorical and semiotic relay ? For whoever is affected today with the hearsay that accompanies the contagious dissemination of the idea of the alien as hazard (any person with the “ wrong profile ”– Arabic or Muslim), there is matter to meditate.
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Rumeur et stéréotypie : l’étrange séduction de l’inoriginé
Jean-Louis Dufays
pp. 25–31
AbstractFR:
Partant du constat que les similitudes entre le phénomène de la rumeur et celui de la stéréotypie n’ont, jusqu’à ce jour, guère été mises en évidence, l’article s’attache à montrer qu’elles sont nombreuses et qu’elles amènent à jeter sur la rumeur une lumière nouvelle. La démonstration commence par un portrait du stéréotype, décliné en trois niveaux de réalité et sept caractéristiques, dont la plus remarquable est la réversibilité axiologique du phénomène. La rumeur, de son côté, ne concerne que le plan des représentations, mais, cette restriction mise à part, presque toutes les caractéristiques de la stéréotypie s’y retrouvent. Qui plus est, elle emprunte largement les formes et les valeurs du stéréotype pour convaincre de sa pertinence. Stéréotype et rumeur se distinguent cependant par plus d’un point : le caractère général, statique et difficilement assumable du premier s’oppose à l’aspect anecdotique, narratif et fréquemment assumé de la seconde. La comparaison se poursuit et se précise par l’analyse comparative des trois phases par lesquelles un stéréotype et une rumeur se propagent, à savoir la phase de production, la phase de réception et la phase de relais. L’auteur s’interroge enfin sur l’étrange et paradoxale séduction qu’exerce la parole floue, inoriginée, anonyme dans un monde qui ne cesse par ailleurs d’affirmer les valeurs de l’empirie et de la rationalité.
EN:
Starting from the acknowledgement that the similarities between rumors and stereotypes have not been highlighted so far, this article tries to establish that similar aspects are numerous indeed, which throws a new light on the phenomenon of rumor. The demonstration starts with a portrait of the stereotype that shows three levels of reality and seven characteristics, the most remarkable of which being the axiological reversibility of the phenomenon. As for rumor, it concerns only the level of representations but, this restriction aside, it has almost all the characteristics of stereotypy. Besides, it does borrow greatly from the forms and values of the stereotype to convince us of its relevance. But stereotype and rumor differ in many respects : the general, static and hardly assumable character of the former conflicts with the anecdotal, narrative and frequently assumed aspect of the latter. The comparison is further clarified by the comparative analysis of the three phases through which a stereotype and a rumor spread, i.e. the production phase, the reception phase and the relaying phase. Finally, the article analyze the strange and paradoxal seduction of the non-originated and anonymous language, in a world which affirms continuously the value of the empiry and the rationality.
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La rumeur : parole fragile et croyance partagée
Josias Semujanga
pp. 33–46
AbstractFR:
Cette étude se fait en trois moments. En premier lieu, elle montre les limites des approches béhavioristes et sociologiques abordant la rumeur sous l’angle clinique comme si elle était une pathologie dont il fallait débarrasser la société. Ensuite, elle propose une analyse centrée sur la théorie de l’énonciation à partir des hypothèses avancées par la sémiotique du discours (Bertrand), qui stipulent que toute énonciative individuelle se construit à partir de l’énonciation collective envisagée comme schéma où se trouvent déposés sous formes de sédiments certains énoncés figés comme des stéréotypes et des clichés. Enfin, il en découle une instruction que toute parole a une visée argumentative dont le procès se construit à partir des valeurs partagées entre les interlocuteurs. Car, en convoquant les clichés et les stéréotypes du thésaurus social, la narration d’une rumeur publique vise l’adhésion des interlocuteurs sur la base d’un schéma axiologique binaire marquant, de manière simple et claire, la frontière entre le bien et le mal, l’acceptable et le condamnable. L’analyse illustrera ce cadre théorique par l’étude d’une rumeur spécifique : le « complot tutsi » dans le discours sur le Rwanda avant et après le génocide de 1994.
EN:
This study proposes three goals. First of all, it shows the limits of behaviorist and sociological approaches on rumors, which consider the phenomenon as a social pathology. Secondly, it proposes a hypothesis, based on Enunciation theory, which describes the individual discourse as a schema in which stereotypes and clichés are intertwined and are linked to axiological systems. Finally, a lesson seems to emerge, stating that discourses such a rumor have a strong argumentative component which stems from the shared values established between the enunciator and the receptor. This axiological system produces dichotomies which distinguishes what is acceptable and non acceptable, what is good and bad. This theoretical framework is put to use in the study of social discourse in Rwanda before and after the 1994 genocide, or what is known as “ the Tutsi plot ”.
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Des images rumorales en captivité : émergence d’une nouvelle catégorie de rumeur sur les sites de référence sur Internet
Pascal Froissart
pp. 47–55
AbstractFR:
Les rumeurs sont présentes sur les sites Internet depuis longtemps, mais une nouvelle catégorie vient de faire son apparition : les images rumorales. Vraies ou fausses, fabriquées ou non, ces images « choc » circulent habituellement dans les boîtes aux lettres électroniques et réjouissent le coeur de tous ceux qui rient, s’effraient, ou s’offusquent de l’immixtion de l’anecdote visuelle dans le monde normé de la cyber-efficacité. Quand les « sites de référence » s’en saisissent, ils appliquent les méthodes classiques de la vérification journalistique : en résultent des audiences record ; une préférence thématique pour la rhétorique visuelle du « comble » (plus de la moitié des images étudiées) ; une concurrence féroce avec d’autres sites spécialisés dans l’humour ou l’érotisme ; et un triptyque étonnant en matière de véracité (1/3 d’images truquées, 1/3 d’images réelles, 1/3 d’images réelles faussement légendées).
EN:
Rumors have spread on the Web since the early hours of Internet. A new category of rumors is however arising now, which I call “rumoral images.” True or false, forged or not, these images circulate habitually through our e-mailboxes, and induce grins, grimaces, or revulsion to websurfers used to travel on normalized information highways… When “reference Websites” take in charge these images, they apply fact-checking and other journalistic methods. The result is impressive : high audiences ; thematic preferences for images showing feat or paradoxical content; high competition with other specialized Websites (humor, politics or eroticism) ; and an astonishing outcome in matter of veracity (1/3 of all rumoral images are fabricated, 1/3 are authentic, 1/3 are genuine with wrong notice).
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L’oeuvre de Lucie Duval : une plateforme flottante de représentations mentales
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Texte littéraire et rumeur : fonctions scripturaires d’une forme d’énonciation collective
Isaac Bazié
pp. 65–76
AbstractFR:
La rumeur apparaît dans le texte littéraire sous diverses formes. La présente réflexion propose de s’attarder à des contextes très différents pour jeter les bases d’une typologie des fonctions de la rumeur dans le récit. L’analyse de textes de A. Waberi, S.L. Tansi et de J. Becker montre que la rumeur, par sa manière de naître et de circuler, joue un rôle important sur la plan même de l’écriture, de la structure du récit, en lui transférant sa spécularité ; on verra que sa présence finit par faire du projet scripturaire une pratique travaillant bien moins dans le vrai que dans le vraisemblable. D’autre part, cette réflexion permettra dans les deux textes de voir que l’arrimage de la rumeur à l’espace collectif fait de celle-ci une énonciation dont le fonctionnement et la portée dépassent largement la sphère individuelle. Il faudra alors s’interroger – et les textes à l’étude y invitent – sur le lien qui s’établit entre formes discursives (littéraires) et conscience sociale, projet esthétique et conséquences éthiques.
EN:
Rumors appear in literary texts in different ways. The following essay deals with rumors as they appear in different contexts, and tries to establish a typology of theirs functions in narratives. The analysis of texts by A. Waberi, S.L. Tansi and J. Becker shows that rumors – through the way they emerge and circulate – play an important role not only on the topical level of the novel, but also on its structure. The presence of rumors in literary texts marks a distinct shift in their writing from truth to verisimilitude. But it appears that the genuine collective nature of rumors as a social phenomenon has also consequences on the literary form, which tends to distinguish itself through the use of polyphony. The literary texts studied here help us establish the link between discursive (literary) forms and social consciousness, as well as between esthetical project and its ethical consequences.
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Pragmatique de la rumeur : dans Le Cavalier et son ombre de Boubacar Boris Diop
Justin K. Bisanswa
pp. 77–86
AbstractFR:
Prenant prétexte du roman de Boubacar Boris Diop, Le Cavalier et son ombre, l’article analyse le caractère hybride de la rumeur. Se situant dans le cadre de la pragmatique, il décrit les procédés textuels – figures stylistiques, rhétoriques, narratives et discursives. La rumeur se révèle un discours répétitif, repris et transmis, maillon dans la chaîne discursive. On y retrouve le mélange fragmentaire du sujet et de l’objet, de la perspective et de la focalisation, dans un dispositif qui touche à la fois l’énonciation et la référenciation.
EN:
Using as a pretext Boubacar Boris Diop’s novel, The Knight and his Shadow, this article analyses the hybrid nature of rumors. Situating itself in a pragmatic context, it describes the textual devices – stylistic, rhetorical, narrative and discursive – by which rumors are imbedded in the text. Rumors propose a repetitive discourse, which help us understand modes of fragmentation of the subject and of its relation to objects, specific choices in focalization, and complex forms of enunciation and of reference.
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La mauvaise langue et les lettres : statuts de la rumeur et de l’écrit à la naissance du roman (1150-1230)
Francis Gingras
pp. 87–99
AbstractFR:
La rumeur publique joue un rôle-clé dès les plus anciens textes français : elle motive les héros à la guerre et assure la renommée du saint auprès du bon peuple. Quand les auteurs vernaculaires délaissent les chansons de geste ou de saints (genres marqués par l’oralité) au profit d’une forme narrative bientôt appelée roman (genre défini d’abord par son rapport à l’écriture), la rumeur – qui fait et défait les héros – se voit concurrencée par l’écrit, auquel est attribuée une valeur de vérité supérieure. Le roman met ainsi en abyme sa propre quête de légitimité. Le statut ambigu de la narration médiévale, au carrefour de l’oralité et de l’écriture, se reflète dans la situation ambivalente de la rumeur, clairement associée au peuple et en position d’infériorité manifeste, mais demeurant néanmoins le véritable moteur de la narration. À ce titre, la rumeur, ou plus exactement la nouvelle « qui court et vole », devient un sujet autonome qui relance le récit, dans un apparent parallèle avec à la voix du narrateur.
Au début du xiiie siècle, l’opposition entre roman et chanson se double d’une séparation entre vers et prose. Le roman en vers prend ses distances avec la rumeur en adoptant des accents parodiques, mais la prose est le lieu où la rumeur est mise en cause de la manière la plus systématique. Le roman en prose élabore ainsi un système complexe où la lettre et la voix se répondent. Par exemple, le grand cycle du Lancelot-Graal se clôt avec un roman, La Mort du roi Arthur, où la vérité vient de la lettre (missives révélatrices, inscriptions funéraires), alors même que la rumeur se révèle mortifère, depuis la rumeur de la fausse mort, qui a poussé Lancelot et Guenièvre au bord du suicide, jusqu’à celle qui condamne injustement la reine du meurtre de Gaheris de Karaheu. Le roman oppose ainsi à la voix de Merlin, le prophète à l’origine de ce royaume déchu, la permanence de la lettre, seule capable d’assurer la pérennité du royaume dans la mémoire et dans les lettres. La rumeur qui traverse les premières entreprises romanesques porte avec elle la question fondamentale du roman : celle de la vérité et du statut de la fiction, dans un monde où la langue vulgaire quitte la sphère de l’oralité et cherche à s’imposer comme langue d’écriture.
EN:
Public rumor plays a key-role in literature, already noticeable in the oldest French texts where it motivates the heroes in wartime and ensures the fame of the saints. When the vernacular authors started to abandon the old chansons de geste (a genre marked by orality) for the new narrative form they called romance (a genre initially defined by its relation to a Latin source), the rumor, that used to make and demolish heroes, had to compete more directly with the written word, to which a value of higher truth was allotted. The romance thus showed en abyme its own quest for legitimacy. The ambiguous statute of medieval narration, at the crossroads of orality and literacy, was reflected in the ambivalent situation of rumors, clearly associated to public opinion and explicitly in an inferior position, but nevertheless remaining the genuine motor of narration. For this reason, rumors, or more exactly the news “ which runs and flies ”, became an autonomous subject always able to restart the narration, in an apparent parallel with the narrator’s voice.
At the beginning of the thirteenth century, the opposition between romance and song was reinforced by the separation between verse and prose. The verse romance took its distances with rumors by adopting parodic accents, but it is in the prose romance where the rumor was blamed in the most systematic way. These romances worked out a complex system where literacy and orality seemed to compete. For example, the Lancelot-Grail Cycle ends with a romance, La Mort le roi Artu, where truth comes from letters (revealing missives, funerary inscriptions), while rumor reveals its deathly nature : from the rumor of false deaths, which pushed Lancelot and Guenevere at the edge of suicide, to the rumor that wrongfully condemns the Queen for the murder of Gaheris de Karaheu. The prose cycle thus opposed to the voice of Merlin – the prophet at the origin of this falling kingdom – the permanence of the written word, the only way to insure that the kingdom could last in memory and in literature. The rumor, at the heart of the first romance explorations, carries the fundamental question of the genre : that of Truth and the statute of fiction, in a world where vernacular language leaves the sphere of orality and seeks to become a suitable language for literature.
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Voyage au pays de la peur : rumeur et récit dans La Classe de neige d’Emmanuel Carrère
Marie-Pascale Huglo
pp. 101–112
AbstractFR:
La Classe de neige d’Emmanuel Carrère entretient avec la rumeur des liens que je me propose d’examiner. Ce récit permet en effet de capter la rumeur à l’état latent, dans l’imaginaire du jeune Nicolas marqué par les contes, les catastrophes des actualités télévisées et les récits donnés pour vrais. De ce tissu narratif traversé par des motifs similaires surgit une histoire qui, dès lors que Nicolas la raconte, actualise la rumeur et son mode de propagation constitutif. En même temps, elle exacerbe les pouvoirs de la rumeur, puisqu’elle provoque le dénouement tragique du récit de Carrère. L’histoire qui se propage ainsi est elle-même une rumeur attestée – celle du trafic des organes – dont j’analyse l’émergence, la transformation, la circulation et la dramatisation dans La Classe de neige afin d’en ressaisir le régime discursif en lien avec l’intrigue narrative. Ce faisant, ce sont bien les pouvoirs de la rumeur dans la société contemporaine que je vise à souligner.
EN:
The well known narrative of Emmanuel Carrère, La Classe de neige, has to do with rumor in more than one way. Indeed, this story enables us to focus on rumor in the latent state, in Nicolas’ imagination, which is haunted by legends, catastrophes broadcasted on television and supposedly true stories. From this narrative Web, where similar patterns migrate from one micro-drama to another, a story finally emerges which, as soon as it is told, actualizes the rumor and its mode of propagation. At the same time, it brings forward its powers since it provokes the tragic ending of La Classe de neige. The story which spreads is in fact an attested rumor ; my aim is to follow its emergence, its transformation, its circulation and its dramatization in Carrère’s story in order to understand its discursive mode in relationship with the narrative plot. I want thus to highlight the powers or rumor in our contemporary society.
Hors dossier
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La loi est dure, mais c’est la loi : contrainte allographe et productivité dans le péritexte de La Doublure de Magrite de Jean Lahougue
Frank Wagner
pp. 115–127
AbstractFR:
En 1987, Jean Lahougue publiait La Doublure de Magrite, roman construit sur un système de contraintes génératives dont l’une le conduisit à pasticher la série des Maigret. Georges Simenon s’étant catégoriquement opposé à la publication du livre, Jean Lahougue dut rebaptiser son protagoniste et partiellement modifier son ouvrage. J’étudie la façon dont le veto simenonien a paradoxalement rendu un signalé service à Jean Lahougue, lui permettant non seulement d’enrichir le sens de son roman, mais encore d’en faciliter l’accès aux lecteurs par l’élaboration d’un très ingénieux péritexte. L’analyse des divers éléments péritextuels, qui entre séduction, information et pédagogie préludent aux lectures imminentes, favorise la mise en évidence de la remarquable productivité de la contrainte – fût-elle allographe.
EN:
In 1987, Les Impressions Nouvelles published Jean Lahougue’s La Doublure de Magrite, a novel based upon specific constraints, one of which was to produce a pastiche of the Maigret serial. Georges Simenon denied Lahougue the right to publish his text in its original form, therefore he had to change his main character’s name and rewrite large parts of his novel. I try to show how Georges Simenon’s opposition has paradoxally been of great benefit to Lahougue : it made the meaning of his text richer, and led him to elaborate a very skilful peritext – thanks to which the readers can more easily understand the book. The analysis deal with those peritextual elements that both seduce, inform and condition the reading. It shows how constraints may be productive, whether they are chosen or imposed.