Abstracts
Résumé
L’auteur fait ici une relecture du cas Schreber et de ses troublants rapports à Dieu. Le Dieu de Schreber est un dieu de langage, et le système complexe de rayons et de nerfs qui le rattache à Schreber a une consistance verbale. Cette merveilleuse construction vient répondre à une origine défaillante entrevue par le psychotique comme un trou sans bord provoquant l’effondrement des mondes. L’analyse compare cet aspect du système schreberien avec la logique du cabaliste Abraham Aboulafia et son émanation du « dibbour », projection et contemplation des lettres de l’alphabet hébraïque comme ombilic de Dieu. Le fou et le cabaliste se rencontrent sur cette question de l’origine.
Abstract
This article presents a rereading of the Schreber case, especially of its disturbing relationship to God. Schreber’s God is a God of language, and the complex system of rays and nerves, which connects him to Schreber is of a verbal nature. This incredible construction appears to be an answer to a failing origin, glimpsed at, by the psychotic subject, as a hole without edge, which provokes a collapse of all worlds. This analysis compares the schreberian system with the cabbalist work of Abraham Aboulafia and his creation of “ dibbur ”, a projection as well as an interpretation of the Hebraic alphabet’s letters as God’s umbilicus. On this question of origin, the insane and the cabbalist somehow seem to meet.