Abstracts
Résumé
Si tous les commencements humains sont rétrospectifs et émergent comme des projections largement fantasmatiques, encore que logiques, à partir d’un présent arbitrairement immobilisé, nulle part mieux que dans un incipit de roman ce paradoxe temporel ne peut s’observer comme le véritable vortex de production sémiotique qu’il constitue. C’est ainsi qu’après avoir brièvement revisité le célèbre incipit du Voyage au bout de la nuit de Céline tel qu’en lui-même enfin celui du Voyeur de Robbe-Grillet le change, le présent article s’attache à montrer comment le personnage peut naître littéralement du paysage incipital en prenant pour exemple Le Neveu de Rameau de Diderot.
Abstract
Discursively, beginnings are always retroactive. They are just backward projections from an everflowing present that has been stopped by an arbitrary decision, which lays it as some kind of milestone. Nowhere more than in the incipit of a novel can such a backward narrative surge be observed. After briefly looking at Céline’s Voyage au bout de la nuit, and Robbe-Grillet’s Le Voyeur, this article analyzes Diderot’s most famous incipit, the one present in Le Neveu de Rameau, showing for instance how the character of Rameau’s nephew literally comes from this initial vortex as from a semiotic ground.