Abstracts
Résumé
L’analyse d’un passage peu commenté du Contrat social (III, IX) montre que Rousseau aborde d’une façon singulière la problématique aussi classique qu’actuelle des rapports entre liberté et sécurité. La position de sujet (membre de l’État) et celle de citoyen (membre du peuple souverain) découlent toutes deux de la nature du corps politique. Elles sont porteuses de deux types d’exigences : la protection des personnes et des biens dans un cas, celle de la liberté civile et politique dans l’autre. Rousseau n’oppose pas ces exigences entre elles mais distingue les deux ordres de priorité qu’elles rendent possibles. La politique du citoyen consiste à faire de la liberté la condition de la sécurité.
Abstract
The study of a little-commented passage of Rousseau’s Social Contract shows that Rousseau tackles the connection between freedom and security from a rather original angle. Both the statuses of being a subject (member of the state) and being a citizen (member of the sovereign people) derive from the nature of the body politic and imply two kinds of requirements : the protection of persons and goods and that of civil and political liberty. Rousseau does not consider these requirements as conflicting but sees them as ordered in the following way : liberty should be the condition of security.