Abstracts
Résumé
La philosophie pratique de Hobbes est problématique parce que son déterminisme ne semble pas permettre une théorie de l’action : comment penser l’imputation des actes, si l’on soutient que le libre-arbitre n’existe pas ? 1) Son analyse se construit à travers la critique de la théorie scolastique du libre arbitre (dans la controverse avec Bramhall), et, à cette fin, Hobbes semble puiser dans l’analyse d’Aristote pour y reprendre sa distinction entre actions volontaires et involontaires. 2) Mais il ne peut penser cependant la spécificité des actions humaines, comme d’Aristote, par la contingence. 3) Il ne lui reste alors, pour penser l’imputation dans une ontologie déterministe, qu’à constituer une conception de l’individualité de l’agent qui repense le motif aristotélicien de la détermination intérieure à agir, mais sans libre-arbitre ni contingence. 4) Si les difficultés théologiques subsistent, c’est parce que, pour Hobbes, aucune philosophie ne peut résoudre les mystères de la foi.
Abstract
The hobbesian philosophy of action is problematical because his determinism seems unable to frame a theory of action : how could it be possible to conceive imputation of actions, if free will does not exist ? 1) This analysis is built on a criticism of scholastic theory of free will (in controversy with Bramhall), and, to this end, Hobbes seems to draw in the aristotelian analysis and makes use of his distinction between voluntary and involuntary actions. 2) But however, he cannot conceive the specificity of human actions the same way Aristotle did, that is, by the concept of contingency. 3) So, the only remaining way of thinking imputation in his determinist ontology seems to suppose a certain conception of the individuality of agents, and to rethink this way the aristotelian concept of inner determination to act, but without free will nor contingency. 4) Theological difficulties remains, of course, but only because, according to Hobbes, philosophy cannot solve the mysteries of faith.