Abstracts
Résumé
Comment chercher à situer, dans l'expérience humaine, les termes ou les concepts moraux ? Autrement dit, où, dans l'expérience, la morale devient-elle saillante pour nous ? C'est par le biais d'une généalogie naturaliste qu'il nous faut envisager la problématique, dans la mesure où nous ne possédons pas un sens moral irréductible par lequel des propriétés morales irréductibles nous seraient connues. Je soutiens que si des sujets intentionnels n'ont nul besoin de disposer de concepts normatifs, il en sera autrement pour des créatures discursives. Ces dernières, afin de raisonner ensemble, devront avoir accès aux concepts normatifs inférentiels et c'est par deux voies distinctes qu'elles seront amenées à prendre note des considérations morales. La première engage les individus qui privilégient le discours, comme forme d'interaction ; la seconde, ceux qui étendent cette pratique discursive au domaine du sentiment. Le privilège accordé au discours et l'exercice discursif du sentiment constituent les deux sources distinctes d'une conceptualisation morale, évoquées dans le titre de cet article. Dans une brève conclusion, il est suggéré que les différents concepts qu'elles fournissent représentent des candidats attractifs rivaux pour la construction de la théorie morale.
Abstract
Where in human experience are moral terms or concepts grounded; where in experience does the moral becomes salient to us? The question calls for a naturalistic genealogy, so far as we are not possessed of an irreducibly moral sense whereby irreducibly moral properties might be revealed to us. I argue that intentional subjects need not have any normative concepts whatsoever but that creatures who are discursive do. They will have to access inferentially normative concepts so far as they reason together and there are two separate ways in which they will be disposed to register moral considerations. The first involves them privileging discourse as a form of interaction and the second involves them extending such discourse to the realm of sentiment. Privileging discourse and discursifying sentiment are the two distinct sources of moral conceptualisation that are signaled in the title of the paper, and a brief conclusion suggests that the different concepts they provide represent rival attractors in the construction of moral theory.
Download the article in PDF to read it.
Download