Abstracts
Mots-clés :
- enseignement,
- pédagogie,
- université,
- dramaturgie,
- analyse
La dramaturgie québécoise n’est pas un miroir de sa société, elle est un écho des discours et, si elle réfléchit, c’est qu’elle transpose ou transforme les paroles et les images de la société en interrogations fondamentales ou bien qu’elle invente depuis ces matériaux une pensée et des univers inédits (Brault et Jacques, 2021; Godin, 1997). C’est ce qui m’a amené à l’étudier puis à l’enseigner à l’université, qui est un espace tout indiqué pour entrer en dialogue avec cette pensée et ses formes sans cesse en changement. Cet essai se veut un bilan provisoire de mes expériences d’enseignement avec les trois premières attributions du cours Dramaturgie québécoise contemporaine à l’École supérieure de théâtre de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), avec les quatre premières d’un cours similaire au programme d’écriture dramatique de l’École nationale de théâtre du Canada (ENT), puis avec un cours analogue du Département d’études littéraires de l’UQAM, dont j’ai eu la responsabilité comme chargé de cours dès leur création, respectivement en 2016, 2019 et 2022. Ces cours ont été ajoutés à des programmes de formation dans l’optique de favoriser une meilleure connaissance des textes dramatiques de son époque et de sa culture avant de soi-même participer à de nouvelles créations. Ils sont la conséquence, dans l’enseignement universitaire du théâtre, de la longue et lente nationalisation de la scène professionnelle francophone vers une majorité de créations d’ici, à l’inverse de la phase embryonnaire de l’institution théâtrale des années 1930 aux années 1950, où la programmation était en forte majorité axée sur un répertoire européen consacré. À l’École supérieure de l’UQAM, mes cours ont aussi été donnés à la concentration en enseignement de l’art dramatique, un public étudiant à qui je suis redevable d’avoir été sensibilisé au besoin d’intégrer au sein même de mes activités de recherche un bilan réflexif sur la pédagogie, sur la vulgarisation de cette matière historiographique, analytique ou théorique que l’on découvre ou produit. Je dois aussi ces réflexions à des expériences d’enseignement au sein d’autres universités et avec d’autres matières, à des conseils reçus lors de discussions avec des collègues, à des séances de formation continue en pédagogie, offertes ponctuellement par le Carrefour technopédagogique de l’UQAM, ainsi qu’à un accompagnement individualisé avec une conseillère pédagogique du même service et, enfin, à une bourse de perfectionnement court reçue comme chargé de cours de l’UQAM à l’été 2022. Cet essai est motivé par l’absence d’écrits sur la pédagogie à l’université spécifique à mon champ disciplinaire, ce qui est frustrant dans un contexte où l’institution universitaire nous incite de plus en plus, en particulier depuis la crise sanitaire de 2020, à être en réévaluation constante de nos manières d’enseigner. On ne trouvera pas ici de guide achevé, ni même une autre des introductions au contenu, à la dramaturgie enseignée, si ce n’est que quelques indices de pistes d’analyse personnelles et de fils conducteurs avec lesquels j’aborde les oeuvres, puis quelques références qui ont nourri d’une manière ou d’une autre mes réflexions sur la pédagogie. Je me penche d’abord sur les critères de sélection des oeuvres au programme, sur leur nombre et leur mise en ordre par rapport aux objectifs d’apprentissage. Ce volet du calendrier est en lien étroit avec les activités en classe et les tâches qui permettent de favoriser ces apprentissages, ce qui m’amène ensuite à un bilan des modalités d’évaluation que j’ai expérimentées jusqu’ici. Je le fais de façon bien personnelle, en évoquant la nécessité de composer avec les problèmes de ressources et de financement des universités. Les cours dont je parle ici sont surtout centrés sur des tâches d’analyse, mais le présent essai n’en …
Appendices
Bibliographie
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