Abstracts
Résumé
La culture populaire a trop souvent été objet de suspicion, sinon de mépris de la part d’une portion du clergé canadien-français au xxe siècle. Vue fréquemment comme inutile, peu intéressante ou pire comme païenne, la culture populaire canadienne-française n’a pas fait l’objet d’une attention très soutenue de la part des membres du clergé. Comment expliquer cette posture particulière, sa récurrence et sa durée ? Y a-t-il des différences majeures entre les communautés religieuses et le clergé séculier, entre les communautés entre elles ? Quels sont les traits communs des membres du clergé qui, à l’opposé, ont cherché à se rapprocher du peuple et de sa culture (pensons aux pères Lelièvre, Desmarais, Ambroise, Legault, Lacroix) ? Cette communication tente de comprendre les sources diverses du rapport du clergé au peuple canadien-français et à ses expressions culturelles. Elle examine notamment la théologie dominante en lien avec les idées d’inculturation et d’acculturation qui, au xxe siècle, ont défini en partie la formation du clergé. Elle donne à voir les conceptions particulières (sociales, religieuses et rapport au temps) du clergé qui a plutôt cherché à se rapprocher de la société et de sa culture.
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Appendices
Note biographique
Professeur agrégé au département de sociologie et d’anthropologie de l’Université d’Ottawa, É.-Martin Meunier est directeur de recherche au Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyenneté et les minorités (Circem) et titulaire de la chaire « Québec, francophonie canadienne et mutations culturelles ». Auteur d’une quarantaine de contributions scientifiques, il a notamment publié, avec J.-Ph. Warren, Sortir de la « Grande noirceur ». L’horizon personnaliste de la Révolution tranquille (Septentrion, 2002), Le Pari personnaliste. Modernité et catholicisme au xxe siècle (Fides, 2007) et, avec J.-Y Thériault, Les Impasses de la mémoire. Histoire, filiation, nation et religion (Fides, 2007). Allant de la sociologie de la société québécoise à la sociologie des religions, en passant par l’analyse sociale et historique du Canada français, ses travaux portent particulièrement sur les rapports entre religion et culture et leurs relations avec l’identité. Il dirige un chantier de recherche subventionné par le Crsh : « Vers une sortie de la religion culturelle des Québécois ? Enquête quantitative et qualitative au Québec et au Canada (1968-2014) ».