Abstracts
Résumé
Aux xviie et xviiie siècles les missionnaires Le Nobletz et Maunoir mentionnent des pratiques « superstitieuses », les dictionnaires de Le Pelletier et de Rostrenen contiennent quelques informations, mais il faut attendre la fin du xviiie siècle et le chanoine Mahé, admirateur de MacPherson, pour parler de collecte. À la suite du Barzaz-Breiz (1839), les prêtres chercheront surtout à enrichir le répertoire de chants populaires par des compositions nouvelles, tel Mgr Le Joubioux qui influence une « école vannetaise » à laquelle on doit d’importantes collectes après 1880 (abbés Buléon, Cadic, Guillevic, Le Goff…). Face aux lois sur l’enseignement, sur la séparation de l’Église et de l’État, la culture populaire et la langue leur sont d’abord des moyens d’apostolat, comme pour l’abbé Perrot en Léon. Ils participent peu au mouvement folkloriste de la fin du xixe siècle et du début du xxe, à l’exception de François Duine qui collabore à des revues savantes comme, plus tard, le chanoine Pérennès, dans un entre-deux-guerres où les collectes connaissent un net ralentissement et où la participation de l’abbé Falc’hun à la mission de folklore musical de 1939 demeure sans lendemain. Après la Seconde Guerre mondiale, les religieux ne semblent guère concernés par un mouvement de collecte d’où – c’est à souligner – les religieuses sont singulièrement absentes !
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Appendices
Note biographique
Ingénieur d’études au Centre national de la recherche scientifique, titulaire d’un diplôme d’études approfondies en Anthropologie sociale et historique, Fañch Postic dirige depuis 1990 le Centre de recherche et de documentation sur la littérature orale, antenne située à Mellac du Centre de recherche bretonne et celtique, et il assume en parallèle des charges de cours à l’Université de Bretagne Occidentale. Il a également été, en 1986, l’un des fondateurs de la revue bretonne ArMen. Étudiant le patrimoine culturel immatériel de la Bretagne, et notamment l’histoire des collectes et des collecteurs, il a publié de nombreux articles sur l’émergence de la littérature orale comme champ d’étude scientifique. En 1997, il a entrepris l’édition exhaustive – 9 volumes sont parus à ce jour – des oeuvres de l’abbé François Cadic, un collecteur breton auquel il avait consacré son mémoire de maîtrise en 1976. Il a participé à l’organisation scientifique de plusieurs colloques sur des personnalités qui ont marqué l’histoire de l’ethnographie en Bretagne et il en a dirigé les actes. Il a aussi coordonné Bretagnes. Du coeur aux lèvres. Mélanges offerts à Donatien Laurent (2009). Il est membre du comité scientifique de ces journées internationales d’étude.