Abstracts
Résumé
En 1938, Joseph-Médard Carrière a noté à la main des contes du Détroit — la technologie ne permettant pas alors l’enregistrement des récits — et les a laissés sous forme d’un manuscrit dactylographié en orthographe phonétique qui reproduit de façon intéressante la prononciation du français régional. Comment conserver les particularités de ce parler régional tout en rendant les contes accessibles au plus grand public possible? Soucieux de faciliter la lecture et de conserver la nature orale des textes, nous avons décidé, pour des raisons qui seront discutées en atelier, de transcrire cette collection en orthographe normalisée, puisque la représentation orthographique ne fonctionne relativement bien que si tous les lecteurs suivent les mêmes conventions. La régularisation de l’orthographe semble une tâche facile… Mais quels pièges se cachent à l’intérieur de cette déclaration anodine!
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Appendices
Note biographique
Marcel Bénéteau
Depuis 2005, Marcel Bénéteau est chercheur et professeur agrégé au département de Folklore et d’ethnologie en Amérique française de l’Université de Sudbury. Ce folkloriste et musicien franco-ontarien a catalogué plus de 2 000 versions des chansons françaises qu’il a retrouvées dans la tradition orale de la région du Détroit. Son ouvrage Contes du Détroit (en collaboration avec l’ethnomusicologue Donald Deschênes) est l’édition critique d’une collection unique de contes traditionnels notés en 1938 par Joseph-Médard Carrière dans ce même pays ; il a remporté le prix Mnémo 2006. En 2008, il a publié Mots choisis, un lexique de la langue populaire du Détroit conçu avec Peter Halford et, en collaboration avec France Martineau, il vient de terminer l’édition d’un manuscrit ancien, Incursion dans le Détroit : Journaille Commansé le 29 octobre 1765 pour Le voiage que je fais au Mis a Mis.
Notes
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[1]
Contes du Détroit recueillis par Joseph-Médard Carrière, présentés par Marcel Bénéteau et Donald Dechênes, Sudbury, Prise de parole, « Agora », 2005, 312 pages.
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[2]
Une partie du présent article est une adaptation de Marcel Bénéteau, « Joseph-Médard Carrière et les contes perdus du Détroit », dans Bénéteau et Deschênes, op. cit., p. 9–38.
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[3]
Et ce sur la seule rive canadienne; si on inclut dans nos chiffres la population de la région métropolitaine de Détroit, qui s’élève à presque trois millions habitants, la population francophone, qui compte environ 20 000 âmes, disparaît presque complètement dans l’environnement démographique.
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[4]
Voir Marcel Bénéteau, « Joseph-Médard Carrière… », op. cit., p. 16–21, pour une courte biographie de Carrière; voir aussi l’article de C. Ray Brassieur, « Joseph Médard Carrière (1902–1970): “Collector” of Missouri French Folktales », Missouri Folklore Society Journal, nos 18–19 (1996–1997), p. 119–125 (publié en 1998).
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[5]
Selon ses propres notes, Carrière aurait relevé un vingt-sixième conte, qui semble être perdu; voir fonds Joseph-Médard Carrière (F246), Division des archives de l’Université Laval, Archives de folklore.
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[6]
Voir Marcel Bénéteau, loc. cit., pour une discussion de la provenance des contes.
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[7]
Jean-Pierre Pichette, « Notre transcription », dans Conrad Laforte, Menteries drôles et merveilleuses – Contes traditionnels du Saguenay recueillis et présentés par Conrad Laforte, Collection « Mémoires d’homme », Montréal, Quinze, 1978, p. 13.
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[8]
Vivian Labrie, Précis de transcription de documents d’archives orales, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, « Instruments de travail » n˚ 4, 1982, 217 pages.
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[9]
Jean-Pierre Pichette, op. cit., p. 11–21.
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[10]
Ce qui est d’ailleurs la norme historique, je vais étant un développement relativement récent dans la langue.