Abstracts
Résumé
De tous les conteurs du xixe siècle, dont les récits ont été fixés à l’écrit par des littéraires, Jos Violon est indéniablement le meilleur et probablement le plus authentique. Par l’entremise de ce conteur d’expérience à qui il délègue la parole, Fréchette ne fait que reproduire la simulation du conte oral et de l’échange verbal entre un conteur et son public. S’il est moralisateur, Jos Violon est aussi pédagogue, comme tout bon conteur qui maîtrise bien l’art de conter, et il n’oublie jamais ses auditeurs, que l’on sait présents constamment, même s’ils n’interviennent pratiquement pas pour ne pas déranger le conteur, selon cette convention tacite religieusement observée dans la narration du conte. Ces auditeurs passifs, sauf en de très rares exceptions, sont essentiels à l’acte d’énonciation. Cet exposé examinera le passage de l’oral à l’écrit, tel que l’écrivain Louis Fréchette l’a réalisé en immortalisant Jos Violon dans huit de ses récits.
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Appendices
Note biographique
Aurélien Boivin
Professeur au département des Littératures, à l’Université Laval, Aurélien Boivin s’est très tôt spécialisé en conte et légende. Sa bibliographie critique et analytique, Le conte littéraire québécois au xixe siècle (1975), a ouvert ce domaine à l’attention des littéraires. Responsable du secteur « Roman, conte et nouvelle » au Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec (8 vol.) et à La vie littéraire au Québec (5 vol.), il est l’éditeur de recueils de contes d’inspiration folklorique dont il a donné des éditions rajeunies : outre ceux d’Honoré Beaugrand et de Joseph-Charles Taché, il a repris les Contes de Jos Violon de Louis Fréchette (1999) et a été le grand responsable de l’édition critique des Anciens Canadiens de Philippe Aubert de Gaspé (père) préparée en collaboration dans la « Bibliothèque du Nouveau Monde » (2007). Enfin, il a publié plusieurs anthologies, dont Les meilleurs contes fantastiques québécois du xixe siècle (1996) et, la plus récente, Contes, légendes et récits de la région de Québec (2008). Membre du collectif de la revue Québec français depuis sa fondation (1974), il en assure la direction depuis 2002.
Notes
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[1]
Les meilleurs contes fantastiques québécois du xixe siècle, Montréal, Fides, 1997, 361-[3] pages. La vie littéraire au Québec, Sainte-Foy, Presses de l’Université Laval, 5 vol. : t. i : « La voix française des nouveaux sujets britanniques (1764–1805) », 1991, xviii-498 pages; t. ii : « Le projet national des Canadiens (1806–1839) », 1992, 593 p.; t. iii : « 1840–1869 : Un peuple sans histoire et sans littérature », 1996, xxii-669 pages; t. iv : « 1870–1894 : Je me souviens », 1999, xxii-669 pages; t. v : « 1895–1918 : Sois fidèle à ta Laurentie », 2005, xvi-680 pages [en collaboration]. Contes, légendes et récits de la région de Québec – Anthologie, Trois-Pistoles, Éditions de Trois-Pistoles, 2008, 824 pages.
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[2]
Les fleurs boréales – Les oiseaux de neige – Poésies canadiennes, Québec, C. Darveau, 1879, 268 pages. La légende d’un peuple, Paris, À la librairie illustrée, 1887, vii-347 pages. La Noël au Canada – Contes et récits, illustrations de Frederick Simpson Coburn, Toronto, Georges N. Morang, 1900, xix-288 pages. Contes ii : Masques et fantômes et les autres contes épars, Montréal, Fides, « Collection du Nénuphar », 1976, 376 pages. Originaux et détraqués – Douze types québecquois, Montréal, Louis Patenaude, 1892, 360 pages. Contes de Jos Violon, présentation de Victor-Lévy Beaulieu et Jacques Roy, illustrations d’Henri Julien, Montréal, L’Aurore, collection « Le Goglu », 1974, 143 pages.
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[3]
Louis Fréchette, Contes de Jos Violon, édition préparée, présentée et annotée par Aurélien Boivin, Montréal, Guérin littérature, 1999, xxxiii-119 pages. Toutes les références entre parenthèses figurant dans le corps de l’article renvoient à cet ouvrage.
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[4]
Louis Fréchette, Mémoires intimes, texte établi et annoté par George A. Klinck, préface de Michel Dassonville, Montréal et Paris, Fides, « Collection du Nénuphar », 1961, p. 53.
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[5]
Philippe Aubert de Gaspé, père, Les Anciens Canadiens, édition critique d’Aurélien Boivin, avec une introduction de Maurice Lemire et avec la collaboration de Jean-Louis Major et Yvan G. Lepage, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2007, p. 116–117.