Abstracts
Résumé
Dans le film La ferme des humains, le réalisateur Onur Karaman explore la réalité de trois jeunes Québécois des années 2010. À travers les prismes de l’intertextualité et du transnationalisme, cet article explore ce qui semble, de prime abord, comme un paradoxe : contrairement à ce qui se déroule dans le film culte La haine de Mathieu Kassovitz, contrepoint cinématographique au film de Karaman, la colère laisse place au désoeuvrement, le contrôle est remplacé par la surveillance, la dénonciation et le potentiel politique de changement social semblent remplacés par une sorte de résignation, voire même d’aliénation. Or, il apparaît que les éléments contre-culturels du film – le reggae, la marijuana, l’errance – soulèvent aussi des questions de résistance et de pouvoir, les personnages de La ferme des humains refusant ainsi de céder à la pression de (re) production qu’impose la société contemporaine. C’est ainsi que cet article examine les zones de contact entre les immigrants québécois, les rapports de classes et d’ethnicité, ainsi que la tradition du cinéma français et québécois telle que représentée dans le film La ferme des humains, tout en voyant les résistances et les conflits (sociaux, politiques) que soulève le film de manière implicite avec ses références à la contre-culture globale.
Mots-clés :
- interculturalisme,
- cinéma immigrant,
- immigration,
- cinéma de banlieue,
- contre-culture,
- transnationalisme
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Appendices
Note biographique
Mercédès Baillargeon est professeur agrégé dans le département de langues et de cultures étrangères à l’Université du Massachusetts à Lowell aux États-Unis. Elle se spécialise dans la théorie littéraire, féministe et queer ainsi que les études de la réception et s’intéresse particulièrement aux rapports entre esthétique et politique dans la littérature des femmes et dans le renouveau du cinéma québécois. Elle est l’autrice du livre Le personnel est politique : médias, esthétique et politique de l’autofiction chez Christine Angot, Chloé Delaume et Nelly Arcan (Purdue University Press, 2019) et a codirigé l’ouvrage Remous, ressacs et dérivations autour de la troisième vague féministe (Éditions du Remue-ménage, 2011). Elle a publié plusieurs articles et a déjà codirigé, avec Karine Bertrand (Queen’s University), un numéro spécial de la revue Contemporary French Civilization dédié au transnationalisme dans le cinéma et les (nouveaux) médias au Québec (2019). Elle est membre du groupe de recherche interuniversitaire EPIC (Esthétique et politique de l’image cinématographique).