Recension

Bergier, B. (2022). Retours gagnants. De la sortie sans diplôme au retour diplômant. Peter Lang[Record]

  • Véronique Telfort

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  • Véronique Telfort
    Doctorante en éducation, Université de Sherbrooke

Cet ouvrage est produit par Bertrand Berger, professeur à l’Université catholique de l’Ouest à Angers, professeur associé à l’Université de Sherbrooke et collaborateur scientifique à l’Université de Nantes. Intitulé Retours gagnants. De la sortie sans diplôme au retour diplômant, cet ouvrage a pour objectif de contribuer à une meilleure compréhension du sujet des retours scolaires gagnants de jeunes français de 16-30 ans ayant obtenu un diplôme postsecondaire. Spécifiquement, cet ouvrage résulte d’une étude menée auprès de 215 jeunes ayant obtenu un bac ou équivalent (124), un CAP ou BEP (58), une certification professionnelle (33) (p. 16). Ces jeunes français de 16-30 ans ont quitté l’école à un certain moment de leur parcours scolaire avant d’obtenir finalement un diplôme. L’étude à la base de la production de l’ouvrage a été réalisée au moyen d’une méthode mixte: un récit de parcours scolaire qui a permis de collecter des données qualitatives; un questionnaire qui a été exploité à des fins statistiques. L’argumentaire proposé par l’auteur comprend cinq chapitres se terminant chacun par un bref résumé. Le premier chapitre, «De la sortie non diplômante de l’école», permet de comprendre les facteurs qui ont contribué au retour aux études de la population étudiée. Dans ce chapitre, l’auteur propose un regard sur le parcours scolaire et sur les facteurs explicatifs du départ prématuré de l’école. L’analyse des résultats a donné lieu à une variété de facteurs dont les plus récurrents touchent à: 1) la problématique d’orientation; 2) la perception d’une école inadaptée; 3) la marginalisation du projet personnel. Selon la lecture de l’auteur des résultats, des motifs socialement différenciés expliquent le départ prématuré de l’école. En effet, certaines raisons d’abandonner l’école prématurément sont liées à: 1) l’importance de la profession et des bagages académiques des parents; 2) d’autres motifs d’abandon sont liés à la perception selon le genre, c’est-à-dire selon qu’on soit garçon ou fille; 3) finalement ces motifs d’abandon de l’école relèvent de l’incidence du niveau académique du jeune au moment de la sortie de l’école. Le deuxième chapitre, «La période hors les murs de l’école», propose une description des principaux éléments caractéristiques de la période de rupture du parcours scolaire. Selon les résultats, le peu d’expérience professionnelle acquise pendant cette période s’est révélée positive dans le sens que cela a permis de jouir d’une certaine autonomie sur le plan financier, sur le plan professionnel (apprentissages techniques et sociaux), sur le plan relationnel (liens avec l’employeur, les clients et les collègues) et, finalement, sur le plan de l’organisation personnelle (organisation du quotidien en fonction des conditions de l’emploi). De plus, ce temps a été davantage un moment de questionnement de la durée dans la rupture scolaire qu’un temps de loisir accepté, un moment clé de critique du contexte professionnel et surtout d’autocritique aidée par l’interpellation d’autrui significatif et le maintien des liens avec l’entourage (familial ou amical). Enfin, c’est une période orpheline expliquée par l’éloignement des dispositifs de soutien et d’accompagnement d’une certaine catégorie de jeunes qui, avant l’interruption scolaire, étaient habitués à ne pas solliciter de soutien. Le troisième chapitre présente un ensemble d’éléments favorables à la reprise du parcours scolaire de la population étudiée. Parmi ces éléments favorables, il y a d’un côté les caractéristiques sociodémographiques qui prédisent le retour aux études, telles qu’«un retour socialement ordonné; le bagage académique des parents et l’effet de rappel; de l’incidence de la filière d’enseignement et du niveau académique de sortie sur le retour aux études» (p. 93-103). D’un autre côté, il y a des facteurs qui contribuent concrètement au retour aux études, tels que: «être encouragé par l’entourage; avoir accès à une formation qui …

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