Abstracts
Résumé
Au cours des dernières décennies, la nouvelle muséologie et diverses études sur les pratiques participatives ont remis en question le rôle éducatif traditionnel unidirectionnel et le discours du musée. Les musées ont cherché de nouveaux cadres pour être pertinents socialement et inclusifs envers divers milieux sociaux et culturels. Ils ont aussi cherché à être représentatifs des multiples voix contemporaines (et historiques). Dans ce contexte, les musées ont tenté de démocratiser leur contenu et de présenter des récits multiples en travaillant avec les communautés pour fournir des points de vue critiques sur l’histoire, les théories et les pratiques muséales.
Cependant, les musées d’histoire, en tant que champs de bataille mémoriels et sites de participation publique inclusive, ont lutté pour trouver un équilibre entre polyvocalité et autorité institutionnelle. Un patrimoine parfois dissonant, la représentation des minorités et les multiples interprétations possibles des objets ont compliqué leur position institutionnelle. Les musées ont répondu en adoptant trois stratégies dominantes pour aborder les multiples récits conflictuels (antagoniste, cosmopolite et agonistique), chacune d’entre elles apportant des défis et des interrogations spécifiques.
Cet article adopte une approche théorique synthétique, décrivant d’abord les principaux défis de la polyvocalité et de la présentation de récits multiples dans les musées du point de vue de la société, des institutions et du public. Il examine ensuite les différents types de pratiques qui ont relevé ces défis et perturbé les pratiques muséales traditionnelles, en s’appuyant sur des exemples européens. Enfin, les conséquences de ces bouleversements sont examinées.