Abstracts
Résumé
Les expositions virtuelles fleurissent sur la toile. Les inventaires patrimoniaux et les collections muséales en ligne se structurent et s’enrichissent, tissant de denses réseaux de connaissances dans le cyberespace. Des projets de musées virtuels de plus en plus audacieux voient progressivement le jour. Le champ de la cybermuséologie se construit ainsi dans l’entrecroisement d’un héritage institutionnel fort et de pratiques en constant développement. Si l’on s’intéresse de prime abord à la frénésie technologique qui justifie le renouvellement des pratiques et l’intérêt des publics, il faut cependant, pour quelques instants, abandonner la forme pour tenter de comprendre les projets qui sous-tendent de tels déploiements. Les expériences de collaboration citoyenne et communautaire qui visent la conservation et la diffusion d’un petit patrimoine tantôt matériel, tantôt immatériel, offrent à cet égard un terrain remarquable pour saisir les dynamiques sociales, identitaires à l’oeuvre dans le virtuel. À travers l’étude de trois projets associés à la collecte de mémoires – Dane Wajich. Contes et chants : les rêveurs de leur terre (2007), le Musée de Toronto en ligne (2011) et Sacrée montagne (2011) –, nous tenterons de dégager quelques contributions possibles de la cybermuséologie à la mise en valeur d’un patrimoine parfois méconnu, voire invisible, et de saisir les effets sur la constitution de territoires alternatifs d’appartenance.
Abstract
Virtual exhibitions abound on the Web. Heritage inventories and museum collections become increasingly more structured and are enhanced by spreading dense knowledge networks through the cyberspace. Periodically, new and more ambitious virtual museum projects become reality. The cybermuseology field expands by using a strong mix of institutional heritage and practices that are constantly evolving. If we take a look at the technology frenzy justifying the ever-growing interest of the different publics, and thus the new practices, we must forget about the form and rather focus on the essence of the projects at the root of such deployments. The citizen)—and community)—based collaborative projects aiming at the preservation and diffusion of a limited part of material and immaterial heritage offer a remarkable experimental field making it possible to seize the social dynamics that are the underlying identities at work in the virtual domain. By studying three projects aiming at collecting memories—Dane Wajich. Contes et chants : les rêveurs de leur terre (2007), the Online Toronto Museum (2011), and Sacrée nontagne (2011)—we will try to outline some of the potential contributions of cybermuseology in valuing a part of the heritage that is sometimes barely recognized, or simply invisible, and also try to understand their repercussions on the constitution of alternative common grounds.
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Appendices
Note biographique
Marie-Blanche Fourcade est professeure associée au Département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal. Elle est détentrice d’une maîtrise en histoire de l’art (Paris I – Panthéon Sorbonne, 2002), d’un diplôme de deuxième cycle en muséologie (Université Laval, 2002) et d’un doctorat en ethnologie (Université Laval, 2007). Ses enseignements se concentrent aux champs du patrimoine et de la muséologie. Son parcours multidisciplinaire a pour fil conducteur un profond intérêt pour la culture matérielle (artefacts, oeuvres) et son cheminement vers le musée. Ses travaux portent sur les productions patrimoniales migrantes ainsi que sur les contributions de la cybermuséologie à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine.