La sénescence réplicative est un processus physiologique dépendant des télomères qui raccourcissent au fur et à mesure des divisions de toute cellule normale et qui conduit à l’arrêt de la prolifération ((→) m/s 2005, n° 5, p. 491). À partir d’un seuil critique de taille des télomères et en l’absence d’expression de la télomérase hTERT, la sénescence réplicative est initiée par des signaux de dommage de l’ADN qui aboutissent à l’activation de points de contrôle du cycle cellulaire comme p53, p16INK4a et pRb (protéine du rétinoblastome). La réexpression de hTERT, observée dans 80 % des tumeurs humaines, ainsi que l’inactivation de p53 et de p16INK4a, également observée dans la majorité des cancers humains, entraînent les cellules vers la prolifération continue encore appelée immortalité réplicative. Cette immortalité peut-elle être réversible ? En d’autres termes, une cellule cancéreuse peut-elle être reprogrammée vers une sénescence réplicative ? C’est la question à laquelle une équipe turque a tenté de répondre en utilisant différentes lignées immortalisées [1]. L’analyse d’une culture au long cours d’une lignée de carcinome hépatocellulaire (Huh7) a révélé une hétérogénéité d’expression d’un marqueur de sénescence, la β-galactosidase ((→) m/s 2005, n° 5, p. 451). De plus, certains des clones obtenus à partir de cette lignée prolifèrent de façon stable alors que d’autres arrêtent leur croissance tout en restant vivantes pendant plus de 3 mois. Dans la lignée Huh7, le gène p53 est constitutivement inactivé et le promoteur du gène p16INK4a est hyperméthylé (aboutissant à une faible expression de la protéine correspondante). La comparaison d’un clone immortalisé et d’un clone sénescent obtenus à partir de cette lignée a permis d’observer une diminution d’expression de p16INK4a et une hypophosphorylation de pRb, un raccourcissement des télomères et une absence d’expression de hTERT dans le clone sénescent, contrairement au clone immortalisé. Injectés in vivo chez la souris nude, les deux clones ont un comportement opposé, le clone sénescent ne formant pas de tumeur et présentant une expression homogène de la β-galactosidase, contrairement au clone immortalisé qui est tumorigène. La perte de tumorigénicité du clone sénescent est donc bien due à une sénescence réplicative in vivo. En étudiant le profil d’expression de différents gènes impliqués dans la voie hTERT, les auteurs ont trouvé une expression élevée du gène SIP1 dans le clone sénescent. SIP1 est un répresseur transcriptionnel qui interagit avec les protéines SMAD dans la voie du TGFβ. Afin de déterminer si SIP1 était capable d’être un protecteur de l’expression de hTERT, un siARN dirigé contre SIP1 a été introduit dans un clone présénescent. Une réexpression de hTERT a alors été observée, associée à un échappement à la sénescence réplicative. Ces travaux suggèrent donc que l’immortalisation cellulaire est un phénomène réversible. L’absence d’induction des gènes p53, p16INK4a et également de p14ARF et p21CIP1 dans le clone sénescent indique que d’autres gènes sont impliqués. Parmi ceux-ci, le gène SIP1, dont l’expression ubiquiste est diminuée dans des échantillons de carcinome hépatocellulaire, pourrait donc agir comme un suppresseur de tumeur. La forme la plus commune des ichthyoses, l’ichtyose vulgaire, est caractérisée par une desquamation cutanée continue donnant à la peau un aspect sec et craquelé en écaille de poisson, plus particulièrement sur les membres et l’abdomen. Bien que le visage et le cuir chevelu soient en général simplement recouverts d’une desquamation fine et sèche, une alopécie diffuse modérée peut également se produire. Les sillons palmaires et plantaires sont exagérés. La production de sueur et de sébum est limitée et la peau est sèche, particulièrement en hiver. C’est aussi une des maladies mendéliennes les …
Appendices
Références
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