Comme d’autres bactéries, le vibrion cholérique (Vibrio cholerae) - qui est un organisme aquatique - doit pouvoir survivre aussi bien dans son hôte que dans un milieu extérieur, donc coloniser des surfaces abiotiques de la même façon que les cellules intestinales. En 2005, un groupe italien d’Ancône a montré que la protection contre le stress environnemental serait due à l’attachement de V. cholerae à la chitine du plancton et de petits crustacés, tels que les copépodes [1]. Le mécanisme de la colonisation intestinale a fait l’objet de diverses hypothèses. In vitro on avait montré que la membrane de V. cholerae s’attache à la N-acétyl-glucosamine (GlcNAc) de la chitine, qui représente pour la bactérie une source de carbone, d’azote et d’énergie [2]. Or GlcNAc entre aussi dans la structure en hydrates de carbone des cellules animales. D’où l’hypothèse que le même ligand serait utilisé dans l’environnement aquatique et dans l’intestin, cela pouvant expliquer la transmission de V. cholerae aux humains à partir d’eaux contaminées ou de nourriture insuffisamment cuite. Pour la démontrer, les auteurs ont étudié l’attachement d’une souche témoin CD81 et celui de divers mutants à la chitine du plancton, à des copépodes, et à une lignée 407 de cellules intestinales. Puis par ajout de GlcNAc, ils ont montré que cette adhérence est due à une protéine de 53 kDa, qui modifie l’hydrophobicité et qui est absente chez certains mutants. Cette protéine se présentait donc comme un bon candidat à la fixation sur des récepteurs contenant GlcNAc présents et dans l’eau, et chez l’hôte humain. Un groupe américain (Dartmouth Medical School,New Hampshire, USA) vient d’apporter encore plus de précisions [3]. En criblant différents mutants dont l’attachement était déficient, ils ont caractérisé la perte de fonction d’un flagelle, une sensibilité anormale au Triton, et l’insertion d’un transposon. Il s’agissait donc d’un défaut d’une protéine à fonction chitinase (VCA0811). Le gène a été isolé et appelé gbpa (GlcNAc-binding protein A). De la délétion de ce gène (ΔgbpA), résulte un mutant dont la fixation sur des cellules épithéliales est déficitaire à 50 %. La protéine Gbpa se fixe directement sur GlcNAc de la chitine, et sans doute de la même façon sur les glycoprotéines des cellules intestinales. La délétion ΔgbpA est spécifique, et n’affecte aucune autre protéine de surface. Les résultats ont pu être contrôlés en microscopie fluorescente. Sur un modèle murin, on a montré que le défaut d’attachement correspond à une virulence atténuée, la dose létale (LD50) étant environ 10 fois moindre. Enfin, les auteurs ont voulu préciser la localisation subcellulaire de Gbpa. Elle est retrouvée majoritairement dans le surnageant des cultures. Il s’agit donc d’une protéine sécrétée, faisant sans doute partie de la toxine cholérique. L’hypothèse formulée est qu’il existerait deux formes de Gbpa, l’une sécrétée, l’autre associée à la paroi bactérienne. La forme sécrétée majoritaire réserverait à d’autres V. cholerae la possibilité ultérieure de venir se fixer à la cellule. La voie de signalisation Wnt (Wingless chez la drosophile) est une voie de transduction incontournable que ce soit au cours du développement embryonnaire, dans le maintien de l’état « souche » de certaines cellules ou dans certains processus oncogéniques. Le signal Wnt est relayé par deux récepteurs membranaires Frizzled et LRP6 (low density lipoprotein receptor-related protein). Rappelons qu’en l’absence de signal Wnt, la β-caténine est phosphorylée par la protéine kinase GSK3β dans un complexe associant l’axine et la protéine APC. Une fois phosphorylée, la β-caténine est dégradée par la voie du protéasome. A contrario, la fixation du ligand Wnt à ses récepteurs conduit à l’accumulation cytoplasmique …
Appendices
Références
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