FR:
La phénylcétonurie est une maladie métabolique héréditaire très fréquente, transmise sur le mode autosomique récessif. Elle est due à un déficit partiel ou total en phénylalanine hydroxylase (PAH), enzyme permettant la transformation de la phénylalanine en tyrosine. L’excès de phénylalanine est toxique pour le système nerveux central. Le traitement consiste en un régime pauvre en phénylalanine instauré dès le dépistage de la maladie. En l’absence de traitement, ou si celui-ci est instauré tardivement, des troubles neurologiques et comportementaux, ainsi qu’un retard mental, sont fréquemment observés. La variabilité phénotypique cognitive et clinique, observée parfois au sein d’une même famille, suggère l’existence d’un gène modificateur. Le gène codant pour la monoamine oxydase de type B (MAOB), enzyme dégradant la phényléthylamine - un métabolite très toxique de la phénylalanine - pourrait être impliqué dans la genèse des troubles neurologiques précoces et dans la variabilité phénotypique observée chez les patients phénylcétonuriques.
EN:
Phenylketonuria (PKU), the most frequent inborn error of metabolism (1/15,000 live births), is an autosomal recessive condition caused by phenylalanine hydroxylase deficiency. Despite early and strict dietary control, some PKU children still exhibit behavioral and cognitive difficulties suggestive of a partly prenatal brain injury. The reported variability between the cognitive and clinical phenotypes within the same family raises the question of modifying genes in PKU. We suggest here that monoamine oxidase type B, MAOB, an enzyme degrading phenylethylamine, a very toxic metabolite of phenylalanine, could act as a modifying gene since a variant enzymatic activity of MAOB in PKU patients with similar phenylalanine levels would result in different phenylethylamine levels and different clinical outcomes. Finally the report of low MAOB, and consequently expectedly high phenylethylamine levels in neonates is consistent with a phenylethylamine-mediated brain injury possibly causing irreversible damages in PKU newborns prior to onset of the low protein diet.