Abstracts
Abstract
The regulation of speech is a highly sensitive and always evolving ethical, political, and legal issue. On the one hand, hateful and hurtful speech is on the rise, especially, but not exclusively, with regard to the relationship between Islam and the West. We can also think of the radicalization of discourse brought about by the interactive phase of the Internet. On the other hand, demands for the suppression of certain forms of speech proliferate. After reviewing the argument for freedom of expression, I argue that while the notion of harm defended by Millian liberals is too narrow, an “offence principle” is too broad. After defending hate speech laws, I concede that such laws need to target only the speech acts that express the most severe forms of aversion and denigration toward the members of a specific group. I then reflect on the status of “hurtful speech”, which I see as including the performative utterances that stop short of being hateful but nonetheless erode, through their illocutionary force and perlocutionary effects, the social standing and bases for self-respect of those who are targeted. I conclude that the free speech debate reveals a limit of liberal political morality and leaves liberal normative theorists with an uncomfortable predicament, as they have to rely more on the complementary role of pro-social personal dispositions and civic virtues than they generally wish to.
Résumé
La règlementation du discours est un enjeu éthique, politique et juridique très délicat et en constante évolution. D’une part, le discours haineux et blessant est en croissance, surtout, mais pas exclusivement, en ce qui concerne les relations entre l’Islam et l’Occident. Les dimensions interactives de l’Internet encouragent particulièrement la radicalisation du discours. D’autre part, les demandes de suppression de certaines formes de discours prolifèrent également. Après avoir considéré l’argument en faveur de la liberté d’expression, je soutiens que la notion de préjudice qui est défendue par les libéraux s’inscrivant dans la lignée de Mill est trop limitée, mais qu’un « principe d’infraction » est aussi trop vaste. Après avoir défendu les lois sur le discours haineux, je concède que ces lois doivent contrôler seulement le discours qui exprime les formes les plus sévères d’exclusion et de dénigrement envers les membres d’un groupe spécifique. De plus, j’examine le statut du « discours blessant », que je considère inclure des énoncés performatifs qui ne sont pas haineux mais, néanmoins, qui érodent le statut social et les bases du respect de soi de ceux qui sont ciblés par leur force illocutoire et effets perlocutoires. Je conclus que le débat sur la liberté d’expression révèle une limite de la philosophie morale et politique de la tradition libérale et place les théoriciens du libéralisme normatif dans une situation inconfortable, car ces derniers doivent se soutenir plus sur le rôle complémentaire des dispositions personnelles pro-sociales et des vertus civiques qu’ils le souhaitent généralement.