Abstracts
Abstract
On what grounds can we justify the transformation of squatters into owners? To understand the moral significance of adverse possession, the author proposes an analogy. Much of the moral analysis of adverse possession has proceeded on the basis that adverse possessors are land thieves. The author first explains why the analogy of adverse possessor to land thief is misleading. Then, she argues that there is a much closer analogy between adverse possession and revolution or, more precisely, a bloodless coup d’état. The recognition of the adverse possessor’s (private) authority solves the moral problem created by an agendaless object just as the recognition of the existing government’s (public) authority, whatever its origin, solves the moral problem of a stateless people. The morality of adverse possession, seen this way, does not turn on any particularized evaluation of the squatter’s deserts or her uses of the land. The author thus does not propose that adverse possession is justified in the same way that some argue a conscientious revolutionary is justified in resisting an oppressive or otherwise unjust sovereign. Rather, the morality of adverse possession is found where we might least expect it: in its positivist strategy of ratifying the claims to authority of a squatter without regard to the substantive merits of her agenda or her personal virtue.
Résumé
Quelle justification peut-on offrir pour transformer des squatteurs en propriétaires ? L’auteure propose une analogie pour comprendre l’importance morale de la possession adversative. Elle explique d’abord pourquoi l’analogie entre possesseurs adversatifs et voleurs de terre, qui sert souvent de prémisse à l’évaluation morale de la possession adversative, est trompeuse. Elle soutient ensuite qu’une bien meilleure analogie existe entre la possession adversative et une révolution ou, plutôt, un coup d’État sans effusion de sang. Le problème posé par la chose sans objet est résolu par la reconnaissance de l’autorité (privée) du possesseur adversatif sur ladite chose, tout comme le problème moral posé par un peuple sans État est résolu par la reconnaissance de l’autorité (publique) du gouvernement présent. De ce point de vue, la moralité de la possession adversative ne dépend pas des mérites du squatteur, ni de l’usage qu’il fait du terrain. Ainsi, l’auteure ne suggère pas de justifier le possesseur adversatif comme certains justifient le révolutionnaire consciencieux parce qu’il résiste à un régime abusif ou injuste. La moralité de la possession adversative se trouve plutôt là où l’on s’y attend le moins : dans la stratégie positiviste de ratification des revendications d’autorité du squatteur sans égard ni aux mérites de ses objectifs, ni à sa vertu personnelle.