McGill Journal of Education
Revue des sciences de l'éducation de McGill
Volume 53, Number 2, Spring 2018
Table of contents (15 articles)
Editorial / Éditorial
Articles / Articles
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CALLED TO ACTION: DIALOGUE AROUND PRAXIS FOR RECONCILIATION
Jennifer MacDonald and Jennifer Markides
AbstractEN:
Education for reconciliation is centered on renewing Indigenous-settler relations. In this article, two graduate students share their experiences as they endeavour to take up a praxis for reconciliation. Positioned by their different cultural identities, they join in a duoethnographic conversation, to reflect on their learning and to share their successes, insights, and tensions as they navigate various complexities. Through their reflective process, they ask: What might collective enactment look like and what forms might it take in education? As they journey together, they discuss the need for spaces that promote vulnerability and openness, and the strength of land-based and grassroots learning opportunities.
FR:
L’éducation ayant pour but la réconciliation vise à renouveler les relations entre Autochtones et pionniers. Dans cet article, deux étudiantes à la maîtrise font part des expériences vécues au sein d’une démarche de réconciliation. Influencées par leur identité culturelle différente, elles participent à une discussion duo-ethnographique pour réfléchir à leurs apprentissages. Elles partagent leurs succès, observations et tensions au long de ce parcours parsemé d’embûches. Au cours de leur processus de réflexion, elles s’interrogent : « À quoi une démarche collective pourrait-elle ressembler et quelles formes pourrait-elle prendre dans le domaine de l’éducation? » En pleine démarche, les étudiantes abordent le besoin de lieux pour promouvoir la vulnérabilité et l’ouverture d’esprit, ainsi que le potentiel des opportunités d’apprentissage plus populaires et sur le terrain.
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TRANSFORMING GRADUATE STUDIES THROUGH DECOLONIZATION: SHARING THE LEARNING JOURNEY OF A SPECIALIZED COHORT
Laura-Lee Kearns, Joanne Tompkins and Lisa Lunney Borden
AbstractEN:
This study traces the learning journey of primarily non-Indigenous educators who challenged the legacy of colonization in schools, and worked to decolonize their practice, through their participation in a specialized graduate cohort. Drawing upon sharing circle conversations, we highlight themes that emerged from our research. Educators reported their sense of agency to transform and change their practice increased with the support of a critical and caring learning community. In nourishing their learning spirits, educators were able to begin to decolonize education, an ongoing challenge that requires valuing Indigenous people, languages, and land, and building inter-cultural understanding. This study is an example of how graduate programming can begin to address the Calls to Action of the Truth and Reconciliation Commission.
FR:
Ce projet de recherche explore le parcours d’apprentissage vécu par un groupe d’enseignants majoritairement non-autochtones. Cheminant au sein d’une cohorte spécialisée à la maîtrise, ceux-ci ont remis en question l’héritage colonial du milieu scolaire et ont travaillé à décoloniser leur pratique. Nous mettons ici en lumière les thèmes qui ont émergé au cours de notre recherche, en se basant sur des discussions tenues dans des cercles de partage. Les participants ont souligné que le sentiment de pouvoir transformer et changer leur pratique a augmenté avec le soutien d’une communauté critique et bienveillante. Attentifs à leur volonté d’apprendre, les enseignants ont été en mesure d’amorcer la décolonisation de l’éducation, un défi constant qui nécessite la valorisation du peuple autochtone, de ses langues et terres et le développement d’une compréhension interculturelle. Ce projet de recherche est un exemple de la manière dont les programmes de deuxième cycle peuvent commencer à répondre aux appels à l’action présentés par la Commission de vérité et réconciliation.
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UNLEARNING COLONIAL IDENTITIES WHILE ENGAGING IN RELATIONALITY: SETTLER TEACHERS’ EDUCATION-AS-RECONCILIATION
Lisa Korteweg and Tesa Fiddler
AbstractEN:
Before the TRC’s Calls to Action, we were a collaborative teacher-education partnership of Anishinaabekwe and White settler researching and teaching reconciliation as pedagogical practice with five cohorts of settler teacher-candidates. Engaging theories of settler-colonialism, decolonization and Indigenous studies, we outline the obstacles and struggles in settler teacher education, such as exposing the legacies of colonialism in education, cultural harms and systemic racism in curriculum, and ongoing ignorance as entitlement by teachers. In addition, we focus on the complexities of methods for improving respectful relationality with Indigenous students and community as well as our hopes in helping new teachers commit their professional practice to focus on supporting Indigenous children and youth.
FR:
Bien avant que des appels à l’action soient formulés dans le cadre de la CVR, nous avons débuté une collaboration en tant que partenaires pédagogiques, une enseignante d’origine anichinabée et l’autre, « blanche colonisatrice ». Nous avons effectué des recherches et enseigné la réconciliation comme pratique enseignante à cinq cohortes de futurs enseignants « colonisateurs ». En s’intéressant aux théories portant sur le colonialisme, sur la décolonisation et à des études autochtones, nous présentons les obstacles et les défis relatifs à la formation d’enseignants « colonisateurs », tels que les legs hérités du colonialisme dans le milieu scolaire, les préjugés culturels et le racisme systémique dans les programmes ainsi que l’ignorance permanente comme droit des enseignants. De plus, nous nous attardons aux difficultés en lien avec les méthodes utilisées pour créer des relations respectueuses avec les communautés et étudiants autochtones. Finalement, nous abordons nos espoirs d’aider les nouveaux enseignants à s’engager à supporter les enfants et les jeunes d’origine autochtone au sein de leur pratique professionnelle.
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UNSETTLING SETTLER SHAME IN SCHOOLING: RE-IMAGINING RESPONSIBLE RECONCILIATION IN CANADA
Ryan Koelwyn
AbstractEN:
This paper draws on “reintegrative shame” (engaging the offender(s) in discussions of the moral dimensions of the act), and scholars who position shame as transformative. This paper reasserts shame as an ethical matter arguing that reconciliation is a particular response to the historical shame generated from the establishment of the Indian Residential Schools in Canada. What would it mean to conceive of education as a site for working through shame? If we find a way to acknowledge our settler-shame, what might a responsible way of acting on it be? This paper considers these questions to present evidence for the importance of education as a space for making shame a social, ethical, and pedagogical project.
FR:
Cet article s’appuie sur l’approche de « honte réintégrative » (impliquer le (s) contrevenant (s) dans des discussions portant sur les dimensions morales des actes posés) et sur les chercheurs considérant la honte transformatrice. Cet article repositionne la honte comme question éthique, soutenant que la réconciliation est une réponse spécifique à la honte historique engendrée par la mise en place des pensionnats indiens au Canada. Quelles seraient les conséquences d’envisager l’éducation comme un lieu pour évoluer à travers la honte? Si nous trouvions une manière de reconnaître notre honte en tant que colonisateurs, quelle serait une façon responsable de l’aborder et d’agir? Cet article analyse ces questions afin de démontrer l’importance de l’éducation comme lieu de transformation de la honte en projet social, éthique et pédagogique.
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TEACHING HISTORY FOR TRUTH AND RECONCILIATION: THE CHALLENGES AND OPPORTUNITIES OF NARRATIVITY, TEMPORALITY, AND IDENTITY
James Miles
AbstractEN:
This paper argues that history educators and teachers are uniquely implicated in the Truth and Reconciliation Commission’s Calls to Action through their responsibility to teach Indigenous and Canadian history, including the injustices of settler colonialism. After examining the politics of Canada’s ongoing truth and reconciliation process, this paper articulates three conceptual challenges for history education in pursuit of reconciliation: narrativity, temporality, and identity. This paper concludes by suggesting possible pedagogical opportunities for each of these challenges, taking into consideration a historical thinking approach to teaching and learning now embedded in most provincial and territorial curricula.
FR:
Cet article soutient que les professeurs et enseignants en histoire jouent un rôle unique dans la mise en oeuvre des appels à l’action formulés dans le cadre de la Commission de vérité et réconciliation du Canada en enseignant l’histoire autochtone et canadienne ainsi que les injustices perpétrées par le colonialisme. Suite à l’analyse des politiques canadiennes en termes de processus de vérité et réconciliation, nous abordons dans cet article trois défis conceptuels de l’enseignement de l’histoire dans la recherche de la réconciliation : la narrativité, la temporalité et l’identité. Nous terminons l’article en présentant des pistes pédagogiques potentielles pour chacun de ces défis, prenant en considération une approche de pensée historique en lien avec l’enseignement et l’apprentissage maintenant intégrée dans la plupart des programmes provinciaux et territoriaux.
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RELATIONAL ENCOUNTERS WITH INDIGENOUS LITERATURES
Aubrey Jean Hanson
AbstractEN:
This paper makes a case for attending to the resurgence of Indigenous literary arts in taking up the Truth and Reconciliation Commission of Canada’s Calls to Action in teacher education. I argue that Indigenous literary arts can help to foster relational understandings between readers and Indigenous communities: stories have the capacity to open up processes of relationship and responsibility. To develop this argument, I draw upon perspectives from teachers and from Indigenous writers, with whom I shared conversations on the question of why Indigenous literatures matter. Through an interpretive process of interweaving these perspectives, this article shows that Indigenous literatures can inspire and motivate educators to take on this work and learning despite its attendant challenges.
FR:
Cet article met en relief l’importance de s’intéresser au regain de la littérature autochtone pour répondre aux appels à l’action formulés dans le cadre de la Commission de vérité et réconciliation du Canada en matière de formation des enseignants. Je soutiens que la littérature autochtone peut favoriser l’émergence d’une compréhension relationnelle entre les lecteurs et les communautés autochtones. En effet, les histoires ont la capacité d’enclencher des processus de relations et de responsabilité. Pour développer ce raisonnement, je me suis basée sur les points de vue d’enseignants et d’écrivains autochtones avec lesquels j’ai discuté des raisons qui expliquent l’importance des littératures autochtones. Entremêlant ces perspectives grâce à un exercice interprétatif, cet article montre que les littératures autochtones peuvent inspirer et motiver les enseignants à relever le défi et apprendre, malgré les défis qui leur sont associés.
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FINDING A PLACE AT HOME: THE TRC AS A MEANS OF (R)EVOLUTION IN PRE-SERVICE (SCIENCE) TEACHER EDUCATION
Dawn Wiseman
AbstractEN:
This paper focuses on how I have been attending to the TRC’s calls to action within science teacher education. It draws on personal experiences, my dissertation, Canadian policy regarding Indigenous education, and academic literature to explore what the calls ask of teacher educators. Throughout, I consider how Indigenous and Western ways of knowing, being, and doing might circulate together in specific places, and the role that Land and the natural world might play in reconciliation via science teacher education. Ultimately, the paper offers a still-in-process glimpse into how I have found a place at home to begin engaging with the Calls to Action of the TRC in science teacher education.
FR:
Cet article porte sur la façon dont j’ai répondu aux appels à l’action formulés par la CVR dans le cadre d’un cours en enseignement des sciences. J’y explore ce que les appels impliquent pour ceux qui forment les enseignants en me basant sur des expériences personnelles, ma thèse, les politiques canadiennes relatives à l’éducation des autochtones et la littérature universitaire. Au sein de cet article, j’examine de quelle manière les principes autochtones et occidentaux d’être et de faire doivent cohabiter à certains moments. J’étudie aussi le rôle que la Terre et le monde naturel doivent jouer au sein du processus de réconciliation, dans le cadre d’un cours en enseignement des sciences. Finalement, cet article présente un aperçu — encore en développement — de la manière dont j’ai trouvé dans un cours en enseignement des sciences un lieu pour commencer à répondre aux appels à l’action formulés par la CVR.
Notes from the Field / Notes du terrain
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A COLLABORATIVE SHARING OF STORIES ON A JOURNEY TOWARD RECONCILIATION: “BELONGING TO THIS PLACE AND TIME”
Kauʻi Keliipio, Kimberly Perry and Colleen Elderton
AbstractEN:
This paper emerges from the particular field experiences of three “settler” colleagues working in a teacher education program, each of whom found that their personal and professional relationships with First Nations, Metís, and Inuit people had a positive and constructive bearing on how they responded to provincial mandates and the Truth and Reconciliation Commission’s Calls to Action.
FR:
Cet article a vu le jour suite à l’expérience vécue au sein d’un stage par trois collègues « colonisateurs » oeuvrant dans un programme de formation des enseignants. Ceux-ci ont constaté que leur relation personnelle et professionnelle avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits avaient eu une incidence positive et utile sur leur manière de répondre aux mandats provinciaux et aux appels à l’action formulés dans le cadre de la Commission de vérité et réconciliation.
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RESPONDING TO THE CALLS TO ACTION: REFLECTIONS ON TEACHING MANDATORY INDIGENOUS EDUCATION TO TEACHER CANDIDATES IN ONTARIO
Kaitlyn Watson and Natalie Currie-Paterson
AbstractEN:
Drawing on reflexive conversations, we describe our experiences teaching a new mandatory course in Indigenous education at Western University in London, Ontario. By discussing the successes, challenges, and mistakes made while teaching this course, we hope to continue to decolonize our practice as settlers, PhD students, and educators with the goal of working towards reconciliation in education and society.
FR:
S’appuyant sur des discussions réflexives, nous décrivons notre expérience d’enseignement d’un nouveau cours obligatoire portant sur l’éducation autochtone et offert à l’Université Western, en Ontario. En partageant les succès vécus, les défis rencontrés et les erreurs faites pendant l’enseignement de ce cours, nous espérons poursuivre la décolonisation de notre pratique en tant que colonisateurs, doctorants et éducateurs, dans le but de contribuer à la réconciliation dans le domaine de l’éducation et dans la société.
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PROCESSUS D’ENGAGEMENT DES PREMIÈRES NATIONS, MÉTIS ET INUITS DANS LA RÉVISION DU CURRICULUM ONTARIEN
Joannie St-Pierre
AbstractFR:
Ces notes de terrain décrivent le processus de révision du curriculum ontarien qui s’arrime avec les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. En résumant un entretien avec une agente d’éducation du Ministère de l’éducation de l’Ontario, ce texte dresse le portrait du plan d’action mis en place pour répondre aux appels à l’action et dans lequel les Premières Nations, Métis et Inuits sont engagés.
EN:
This Note from the Field aims to describe the Ontarian curriculum review process related to the Calls to Action identified by the Truth and Reconciliation Commission of Canada. By summarizing an interview with an education officer from the Ontario Ministry of Education, this text outlines the actions undertaken in order to respond to the Calls to Action in which First Nations, the Métis and Inuit Peoples are engaged.
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AN ARTS-BASED CURRICULUM ENCOUNTER: WHAT DOES IT MEAN TO LIVE ON THIS LAND?
Diane Conrad, Patricia Jagger, Victoria Bleeks and Sarah Auger
AbstractEN:
Our arts-based curriculum encounter occurred in a graduate course on arts-based research methods. For a class project we engaged in an inquiry on the question: “What does it mean to live on this land?” which we explored through various arts-based activities. The question challenged us to think deeply about our relationship with and responsibilities to the land we occupy. The inquiry raised for us and, in various ways, implicated us in issues around geographical settings, historical contexts, colonization and nationhood, relations as/with Indigenous peoples, Indigenous ways of knowing, relations with the natural environment, exploitation of the land, the environmental crisis, and our own family histories and personal journeys. In this paper, we share the reflective writings of four inquiry participants interspersed with some images from our work together.
FR:
Notre rencontre au coeur d’un programme basé sur les arts s’est produite dans un cours de deuxième cycle en méthodologie de recherche axée sur les arts. Dans le cadre d’un projet de classe, nous nous sommes posées la question « Que signifie vivre sur cette terre? », puis l’avons explorée dans le contexte d’une variété d’activités liées aux arts. Cette interrogation nous a amenées à approfondir notre relation avec et nos responsabilités face au territoire que nous occupons. Notre recherche nous a amenées à nous questionner et à nous impliquer de diverses manières sur des problématiques en lien avec des lieux géographiques, des contextes historiques, les concepts de colonisation et de nationalité, les relations en tant que et avec les autochtones, les principes autochtones d’être et de savoir, les relations avec l’environnement, l’exploitation de la terre, la crise environnementale ainsi que nos histoires familiales et cheminement personnel respectifs. Dans cet article, nous partageons les réflexions de quatre participants à la recherche, en les entrecoupant d’images de notre collaboration.