Abstracts
Résumé
En 2022, la revue Minorités linguistiques et société soufflait dix bougies. Quel bilan pouvons-nous dresser de cette première décennie? Quelles minorités ont fait l’objet de recherches et de réflexions publiées dans les pages de la revue? Qu’en est-il de la diversité des auteurs et des autrices? Est-ce que le désir de publier des textes dans l’une ou l’autre des langues officielles s’est concrétisé dans la pratique? Pour répondre à ces questions, nous poserons d’abord un regard rétrospectif sur les contenus de Minorités linguistiques et société, de son premier numéro en 2012 au numéro 19 (2022). Cette analyse nous permettra de brosser le portrait des minorités représentées dans les pages de la revue, des affiliations institutionnelles des auteurs et des autrices et de la langue des publications. Ensuite, nous poserons un regard comparatif en situant Minorités linguistiques etsociété par rapport à cinq revues à l’international au profil similaire. En analysant les minorités étudiées, les affiliations institutionnelles des auteurs et des autrices et les langues de publication, nous viserons à circonscrire le chemin parcouru par chacune de ces revues, dans le but de faire ressortir les pratiques et les stratégies susceptibles de permettre à Minorités linguistiques et société d’étendre sa portée et de renforcer sa pertinence pour la décennie à venir et au-delà.
Mots-clés :
- Minorités linguistiques et société,
- comparaison interrevues,
- science en français,
- francophonie canadienne
Abstract
Linguistic Minorities and Society celebrated its 10th anniversary in 2022. What are the lessons and trends that can be seen during this first decade? Which minorities have been the subject of research published by the journal? What about the diversity of the authors? Has the goal of publishing research in both of Canada’s official languages been achieved? To answer these questions, we will first take a retrospective look at the content of Linguistic Minorities and Society from its first issue in 2012 to issue 19 (2022). This analysis will reveal the minorities represented in the pages of the journal, the institutional affiliations of the authors and the languages of publications. Second, we will compare Linguistic Minorities and Society to five international journals with similar profiles. By examining the minorities studied, the institutional affiliations of the authors and the languages of publication, we will delineate the path taken by each of these journals to highlight the practices and strategies likely to enable Linguistic Minorities and Society to extend its reach and build on its relevance in the decades to come.
Keywords:
- Linguistic Minorities and Society,
- inter-journal comparison,
- research in French,
- Canadian Francophonie
Article body
La revue Minorités linguistiques et société/Linguistic Minorities and Society, une revue numérique et en libre accès depuis sa création, a publié son numéro inaugural en juin 2012. Découlant d’une journée d’étude organisée deux années plus tôt par l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML), ce numéro avait pour thème la reconnaissance et l’autonomie des minorités francophones et anglophones du Canada. Il regroupait des contributions de spécialistes reconnus de la francophonie canadienne, de chercheurs et de chercheuses faisant une incursion sur le thème retenu et quelques doctorants et doctorantes. Tous les auteurs et toutes les autrices sauf deux étaient affiliés à des universités canadiennes et 11 articles étaient rédigés en français vs deux en anglais.
Depuis, la revue a publié des numéros consacrés à des thèmes allant de la hiérarchisation des langues à la santé mentale, en passant par la transformation des identités, les politiques d’immigration et les rapports entre mémoire et devenir. Certains de ces numéros sont le fruit de colloques ou de projets de recherche, d’autres regroupent des chercheurs et des chercheuses de manière ponctuelle sur un thème particulier, et quelques-uns sont hors thème.
Le premier directeur de la revue, Réal Allard, soulignait dans son premier texte de présentation que la revue comptait privilégier les recherches portant sur les minorités de langue officielle au Canada, tout en ouvrant ses pages aux recherches sur les Premiers Peuples du Canada, d’autres minorités linguistiques canadiennes et des « études comparatives et internationales » (2012, p. 5). Il espérait aussi que la revue innove en publiant
des articles inédits de divers types : articles de recherche scientifique ou théorique, notes de recherche, débats, articles de synthèse, essais critiques ou discussions sur des questions relatives aux minorités linguistiques et comptes rendus critiques relevant du domaine des minorités linguistiques.
ibid.
Enfin, le directeur précisait que la revue accepterait des textes rédigés « dans l’une ou l’autre des langues officielles du Canada » (ibid.).
Quel bilan pouvons-nous faire une décennie plus tard? Quelles minorités ont fait l’objet de recherches et de réflexions publiées dans les pages de la revue? La revue a-t-elle tenu parole quant à la diversité des modes de publication? Qu’en est-il de la langue des publications? Le désir de publier des textes dans l’une ou l’autre des langues officielles s’est-il concrétisé dans la pratique?
Pour répondre à ces questions, nous poserons d’abord un regard rétrospectif sur les contenus de Minorités linguistiques et société, de son premier numéro en 2012 au numéro 19 (2022). Ici, nous nous inspirons librement de l’exercice réalisé pour le 25e anniversaire de la revue Francophonies d’Amérique (Normand, 2016; voir aussi Normand, 2015-2016), lui-même inspiré d’exercices comparables réalisés pour la Revue d’histoire de l’Amérique française (Harvey et Linteau, 1972; Coupal, 1983). Cette analyse nous permettra de brosser le portrait des minorités représentées dans les pages de la revue, des affiliations institutionnelles des auteurs et des autrices et de la langue des publications[1]. Nous dirons aussi un mot sur les modes de publication durant cette première décennie ainsi que le lectorat de la revue.
Ensuite, nous poserons un regard comparatif en situant Minorités linguistiques etsociété par rapport à des revues au profil similaire. Ces revues sont Béascna (Collège universitaire de Cork, Ireland), le Journal on Ethnopolitics and Minority Issues in Europe (Centre européen pour les questions relatives aux minorités, Allemagne), Glottopol (Université de Rouen, France), Lětopis (Institut sorabe, Allemagne) et la Revista de Llengua i Dret (l’École d’administration publique de Catalogne, Espagne). Tout comme Minorités linguistiques et société, ces cinq revues s’intéressent prioritairement à l’étude de questions touchant aux minorités et sont toutes étroitement liées à une institution ou à un institut parrain.
En analysant les minorités étudiées, les affiliations institutionnelles des auteurs et des autrices et les langues de publication, nous viserons à circonscrire le chemin parcouru par chacune de ces revues, dans le but de faire ressortir les pratiques et les stratégies susceptibles de permettre à Minorités linguistiques et société d’étendre sa portée et de renforcer sa pertinence pour la décennie à venir et au-delà.
1. Minorités linguistiques et société
Chaque revue a son histoire, ses acteurs et ses ancrages institutionnels qui influencent sa mission et ses principaux objectifs. À titre d’exemple, Politique et sociétés est la revue de la Société québécoise de science politique (SQSP). La SQSP a pour mission de favoriser la recherche et l’enseignement en français dans tous les champs de la discipline. En concordance avec cette mission, Politique et sociétés est une revue générale de science politique qui favorise l’avancement des connaissances en français. La revue Éducation et francophonie est née de l’initiative de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF). Sa mission a évolué au fil des ans, mais la revue a toujours eu pour trame de fond les questions liées à l’éducation en langue française, notamment dans le contexte canadien (Verrette, 2022). Chaque revue a ainsi son contexte d’émergence et d’évolution qui permet de mieux comprendre autant ses orientations que sa ligne éditoriale.
La genèse de Minorités linguistiques et société est intimement liée à l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML). Logé à l’Université de Moncton depuis sa création en 2002, l’ICRML se définit comme « le carrefour national de la recherche sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire » (https://icrml.ca/fr/). Il a pour mission de produire et de diffuser des connaissances sur les anglophones du Québec et les francophones du reste des provinces et des territoires canadiens. Son directeur fondateur est Rodrigue Landry, spécialiste de renom de la francophonie canadienne et longtemps professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton. Rodrigue Landry a souvent collaboré avec Réal Allard, le premier directeur de Minorités linguistiques et société, qui a fait carrière dans la même faculté[2]. Ce dernier fut par ailleurs à la tête de la revue pendant la majeure partie de la période sous évaluation, la nomination de son successeur, Jason Luckerhoff, professeur en communication et culture à l’Université du Québec à Trois-Rivières, étant effective depuis octobre 2021.
Dans son premier texte de présentation, et comme mentionné précédemment, Réal Allard distinguait trois axes à la mission de Minorités linguistiques et sociétés :
D’abord et en priorité, publier des travaux portant sur les minorités de langue officielle au Canada;
Ensuite, publier des travaux portant sur d’autres communautés linguistiques canadiennes, y compris les Premiers Peuples du Canada;
Enfin, faire place à la comparaison en publiant des travaux touchant aux enjeux des minorités à l’international.
Nous avons voulu voir ce qu’il en était une décennie plus tard. Pour ce faire, nous avons constitué une base de données à partir des 239 textes publiés dans les 19 numéros parus de 2012 à 2022. Nous avons divisé ces textes en six catégories présentées au tableau 1.
Cette répartition des textes nous permet déjà quelques constats. Tout d’abord, la revue a publié un nombre important d’articles scientifiques et de comptes rendus depuis sa création, soit plus de sept articles et près de quatre comptes rendus en moyenne par numéro. Ces deux catégories représentent 89,2 % des textes publiés dans les pages de la revue. Ensuite, la promesse d’une revue qui publie des textes au-delà des catégories classiques de l’article scientifique, la note de recherche et le compte rendu, ne s’est pas encore matérialisée. Nous avons recensé sept textes dans la catégorie « autres », dont la plupart (six) ont été publiés dans le numéro 17. Enfin, nous devons noter le silence relatif du directeur de la revue au fil des ans. Ce dernier s’en est tenu à cinq textes de présentation en 10 ans, dont deux sont un mot de remerciements aux évaluateurs et aux évaluatrices de la revue (Allard, 2017, 2020). Les textes de présentation sont une occasion de situer les contributions d’un numéro dans des débats et, plus généralement, de positionner la revue dans un ou des champs de recherche.
La revue participe pourtant d’un champ, comme le révèle le tableau 2 qui fait une analyse plus approfondie des 139 articles scientifiques publiés de 2012 à 2022. Minorités linguistiques et société s’est rapidement établie en tant que revue de choix dans le champ de recherche consacré à l’étude des minorités francophones du Canada. Ce champ, voire cet écosystème de recherche, regroupe des instituts, des centres et des chaires de recherche, des chercheuses et des chercheurs établis principalement dans des universités de la francophonie canadienne et des revues spécialisées, dont Éducation et francophonie, Francophonies d’Amérique, les Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, la Revue du Nouvel-Ontario et Port Acadie.
En gardant à l’esprit son contexte d’émergence et d’évolution, il est peu étonnant que Minorités linguistiques et société s’inscrive dans ce champ. La revue a été créée par un institut qui, en plus d’être voué à l’étude des minorités de langues officielles, est logé dans la plus grande université canadienne de langue française à l’extérieur du Québec et a longtemps été dirigé par un des grands spécialistes de la francophonie canadienne.
Nous avons répertorié 114 articles scientifiques portant sur les minorités de langue officielle du Canada, ce qui représente 82 % des articles publiés dans les pages de la revue de 2012 à 2022. En ce qui concerne la langue de publication, nous avons répertorié 114 articles rédigés en français (82 %) et 25 en anglais (18 %). Nous devons noter que 40 % des articles en anglais (10) se retrouvent dans le numéro double 15-16, qui est aussi le numéro le plus international du lot, regroupant des contributions portant sur la Finlande, le Pays basque (Euskal Herria)[3], les Pays catalans (Països Catalans)[4], le Pays de Galles (Cymru) et le Canada. Ainsi, Minorités linguistiques et société est une revue qui publie principalement en français et dont la très grande majorité des publications sont consacrées aux minorités de langues officielles, notamment à la francophonie canadienne.
Nous nous sommes aussi intéressés à l’affiliation institutionnelle des auteurs et des autrices. Cette mesure nous permet d’évaluer, d’une part, le rapport entre la revue et son port d’attache et, d’autre part, l’attrait de la revue ainsi que sa portée. La revue est-elle une plateforme de diffusion des connaissances utilisée principalement par les chercheurs et les chercheuses de son institut ou son institution parrain, ou est-ce une revue qui participe d’un champ de recherche riche et diversifié?
La revue mobilise un grand nombre d’auteurs et d’autrices. De 2012 à 2022, des autrices et des auteurs affiliés à 45 différentes universités ont publié dans les pages de la revue, sans compter les chercheuses et chercheurs indépendants et celles et ceux affiliés à des instituts de recherche ou des gouvernements. Ce chiffre comprend 24 universités canadiennes et 21 universités à l’international. Il est également intéressant de constater que le nombre d’universités représentées dans les pages de la revue a augmenté durant les cinq dernières années. Selon nos calculs, les 71 articles de la période 2018-2022 ont été rédigés par des autrices et des auteurs affiliés à 33 universités différentes, en comparaison avec les 68 articles de la période 2012-2017 dont les autrices et les auteurs sont affiliés à 24 universités.
Selon notre analyse, 37 articles (26,6 %) sont rédigés par au moins une autrice ou un auteur affilié à l’ICRML ou à l’Université de Moncton, ce qui veut dire que pour 102 articles (73,4 %), les contributions viennent d’autres universités. En effet, selon notre analyse, ce sont 20 articles (14,4 %) qui ont été rédigés par au moins un auteur ou une autrice avec une affiliation à une université à l’extérieur du Canada.
Enfin, nous nous sommes intéressés à l’influence de la revue ainsi qu’à son lectorat. D’une part, l’indice h5 calculé par Google Scholar permet d’évaluer la portée d’une revue, voire l’influence des articles publiés dans ses pages. L’indice h5 indique le nombre h d’articles publiés dans les cinq dernières années ayant accumulé au moins h citations. Ainsi, un indice h5 de 10 signifie que 10 articles publiés dans les cinq dernières années ont reçu 10 citations ou plus. La médiane h5 correspond au nombre médian de citations que les articles composant l’indice h5 de la revue ont reçues. Minorités linguistiques et sociétés affiche un indice h5 de 9 (avec une médiane de 11) en date de juin 2023, ce qui est comparable aux revues citées ci-dessus qui sont indexées par Google Scholar : Éducation et francophonie 9 (13), Politique et sociétés 7 (12), et les Cahiers franco-canadiens de l’Ouest 4 (7).
D’autre part, Minorités linguistiques et société nous a fourni les statistiques de consultation de la revue pour la période 2012 à 2022. Ces statistiques sont compilées par la plateforme Érudit où est diffusée numériquement la revue depuis sa création. La figure 1 montre que le lectorat de la revue n’a cessé d’augmenter depuis la parution du numéro inaugural. Le nombre de visiteurs différents est passé de 4 922 en 2013 à 19 209 en 2022. Le nombre total de visites se chiffraient à 54 108 en 2022, comparativement à 11 120 visites en 2013. Enfin, le nombre de pages visitées est passé de 19 248 en 2013 à 88 306 en 2022. La figure 1 permet d’observer une stabilisation des statistiques de consultation, voire un léger déclin dans le nombre total de visites, entre 2021 et 2022. Cependant, selon les informations recueillies auprès d’Érudit, cela est une tendance qui s’observe pour plusieurs revues universitaires au sortir de la pandémie de la COVID-19.
À partir des statistiques de consultation, il nous a aussi été possible d’analyser la relation entre la sortie d’un numéro et le lectorat de la revue. La figure 2 reprend les trois indicateurs de la figure précédente, mais les organise en fonction des dates de sortie des numéros de la revue.
Ces données nous permettent de visualiser la relation entre la sortie d’un numéro et la fréquentation de la revue. Elles nous révèlent que les numéros thématiques ont tendance à créer plus d’achalandage que les numéros hors thème. La revue a publié cinq numéros hors thème en 10 ans : les numéros 8 (juin 2017), 11 (octobre 2019), 13 (juin 2020), 18 (juin 2022) et 19 (décembre 2022). À l’exception du numéro 18, ces numéros ont généré moins de consultations que le numéro qui le précède ou celui qui le succède. Soulignons enfin que les deux numéros les plus internationaux du lot (identifiés par un * à la figure 2), soit le numéro 12 (décembre 2019) et le numéro 15-16 (juin 2021), ont produit deux des trois plus grands sommets dans la consultation de la page de la revue. Nous examinerons les stratégies d’internationalisation de la revue dans la dernière partie de l’article.
2. Des revues au profil similaire
Dans l’optique de mieux circonscrire le chemin parcouru par Minorités linguistiques et société depuis la publication de son numéro inaugural en 2012, nous avons voulu explorer les contenus de revues au profil similaire. Notre souhait est que cette analyse comparative nous permette de voir Minorités linguistiques et société sous un nouvel angle, en plus de faire ressortir les pratiques et les stratégies dont elle pourrait s’inspirer pour la décennie à venir et au-delà.
Nos recherches dans les bases de données nous ont permis d’identifier cinq revues à l’international qui présentent plusieurs similitudes avec Minorités linguistiques et société. Le tableau 3 fournit les informations de base sur ces revues.
Les revues de notre corpus sont portées par des institutions ou des instituts établis en Allemagne, en Espagne, en France et en Irlande. Toutes les revues sauf une acceptent des textes rédigés dans plusieurs langues, y compris des langues minoritaires. En effet, la seule revue unilingue dans notre corpus est le Journal on Ethnopolitics and Minority Issues in Europe, qui publie des textes en anglais uniquement; la revue Glottopol[5] priorise des textes rédigés en français, mais elle accepte des textes dans d’autres langues.
Au-delà de ces informations descriptives, nous avons colligé des données sur les minorités représentées dans les pages de ces revues, les affiliations institutionnelles des auteurs et des autrices et les langues de publication. Nos données couvrent les cinq dernières années, soit la période 2018-2022, et sont présentées dans le tableau 4. Les données recueillies pour Minorités linguistiques et société ont été segmentées en deux et sont incluses à titre indicatif.
Béascna est une revue traitant des études folkloriques et ethnologiques logée dans le département du même nom au Collège universitaire de Cork en Irlande. Elle accepte des textes rédigés en irlandais ou en anglais, portant sur l’Irlande en tant que telle, et l’Europe plus généralement. La revue a publié son dernier numéro en 2019, mais nous n’avons pas été en mesure de confirmer sa fermeture définitive. De 2015 à 2019, Béascna a publié trois numéros, totalisant 22 articles scientifiques. Notre analyse de ces numéros révèle une revue bilingue étroitement liée à son université d’attache. En effet, nous avons recensé 7 articles rédigés en irlandais et 15 rédigés en anglais, dont 10 rédigés par au moins une autrice ou un auteur affilié au Collège universitaire de Cork. Notons aussi que tous les articles sauf deux (90,9 %) portent sur la culture irlandaise. Selon notre analyse, Béascna est une revue mineure qui semble avoir du mal à percer tant à l’extérieur de son université d’attache qu’au-delà de sa communauté linguistique cible.
La revue Glottopol a été créée en 2003 par le laboratoire de recherche Dysola à l’Université de Rouen. Elle se définit comme une revue qui publie « des articles de sociolinguistiques portant sur des pratiques et des représentations langagières dans des situations francophones de pluralité dans le monde entier ». De 2018 à 2022, elle a publié 8 numéros rassemblant 78 articles scientifiques. Tous ces articles sauf un sont disponibles en français; notons que ces chiffres comprennent un numéro consacré à l’Amérique du Sud dans lequel les articles sont disponibles dans leurs langues d’origine (espagnol ou portugais) en plus d’avoir été traduits en français. Selon notre analyse, 47 articles (60,3 %) présentent des résultats de recherche portant sur son domaine privilégié de recherche, soit le français en contact. Sauf exception, le reste des articles publiés dans les pages de la revue portent eux aussi sur les langues en contact, mais pas sur le français spécifiquement. En plus du numéro consacré à l’Amérique du Sud mentionné précédemment, la revue a publié dans les cinq dernières années un numéro sur le plurilinguisme en contextes asiatiques et une dizaine d’articles sur des cas observés aux États-Unis, en Turquie, au Portugal, en Serbie et autres. En ce qui concerne l’affiliation des auteurs et des autrices, la revue ne semble pas entretenir une relation serrée avec son institution d’attache, notre corpus ne comprenant en effet que sept articles (9,0 %) rédigés par au moins une autrice affiliée à l’Université de Rouen Normandie.
Tout comme Minorités linguistiques et société, le Journal on Ethopolitics and Minority Issues in Europe (JEMIE) est rattaché à un institut de recherche, soit le Centre européen pour les questions relatives aux minorités. Situé à la frontière germano-danoise et financé par les gouvernements allemand, danois et du Schleswig-Holstein, le centre mène des recherches portant sur les relations majorité-minorités en Europe et à l’international. À l’image du centre, JEMIE est une revue multidisciplinaire qui publie des articles sur des questions touchant les minorités en Europe et au-delà. La langue de travail du centre est l’anglais et la revue publie exclusivement dans cette langue. Notre corpus comprend 41 articles scientifiques répartis sur 12 numéros, ce qui fait que les numéros sont peu fournis, soit 3,4 articles par numéros en moyenne. Selon notre analyse, 28 articles scientifiques (68,3 %) portent sur les minorités en contextes européens. Nous avons aussi recensé 5 articles (12,2 %) rédigés par une autrice ou un auteur affilié au Centre européen pour les questions relatives aux minorités, en plus de six articles (14,6 %) rédigés par le même chercheur.
La revue Lětopis est logée à l’Institut sorabe, anciennement appelé l’Institut de recherche populaire sorabe. Selon son éditeur, la revue est publiée depuis 1952 et est l’héritière de la Časopis Maćicy Serbskej, la revue de l’Association sorabe pour le savoir, dont les origines remontent à 1848. La revue a pour mission principale la diffusion de la recherche sur l’histoire, la culture et les langues sorabes. Les Sorabes sont un peuple slave vivant dans la région historique de Lusace, un territoire à cheval sur les Länder allemands de la Saxe et du Brandebourg. Selon notre analyse, Lětopis est une revue dont le contenu porte presque exclusivement sur le peuple sorabe, notamment leur histoire et leur culture. Plus spécifiquement, nous avons recensé 66 articles scientifiques publiés de 2018 à 2022, dont 63 (95,5 %) portent sur les Sorabes. Nos données révèlent aussi que 29 articles (43,9 %) sont rédigés par au moins une autrice ou un auteur rattaché à l’Institut sorabe. Enfin, une forte majorité des articles de notre corpus sont rédigés en allemand (74,2 %), tandis que le reste des articles (25,8 %) sont rédigés en langues sorabes. La revue accepte des textes rédigés en anglais, mais aucun n’a été publié dans les cinq dernières années, le dernier remontant à 2015[7]. Lětopis remplit une mission bien particulière, voire singulière, soit celle de servir de point d’ancrage et de lieu de rayonnement de la recherche sur le peuple sorabe.
La dernière revue de notre corpus est la Revista de Llengua i Dret, fondée par l’École d’administration publique de Catalogne en 1983. Sa création s’inscrit dans le contexte de l’adoption de la Loi sur la normalisation linguistique par le gouvernement de Catalogne, loi qui visait à redonner à la langue catalane une place centrale dans la vie publique. Dans ce contexte, la revue avait pour mission de servir de pont entre le milieu universitaire et la fonction publique catalane (« la funció de pont entre el món acadèmic i l’Administració pública ») et de contribuer à la formation d’une communauté d’experts et d’expertes dans les domaines de la langue et du droit (« contribuí a l’especialització d’un collectiu nombrós de persones en les disciplines que inclou ») (http://revistes.eapc.gencat.cat/index.php/rld/about/history). Ainsi, la Revista de Llengua i Dret n’a pas pour mission principale la diffusion de connaissances sur la Catalogne, les pays catalans ou même la langue catalane, mais les questions liées à cette communauté linguistique restent toutefois au coeur de ses intérêts. La revue est publiée deux fois par année et chaque numéro comporte un ou deux dossiers thématiques et plusieurs rubriques récurrentes. Notre corpus comporte 95 articles, dont 36 (37,9 %) sont rédigés en catalan et 23 (24,2 %) en anglais, et aussi des articles en basque, en castillan, en galicien et en portugais. Un peu plus d’un tiers (34 articles) de ces articles portent sur les pays catalans, et 40 % (38 articles) présentent les contributions d’au moins une autrice ou un auteur affilié à une université de l’aire catalanophone.
3. Constats et défis
Quel bilan pouvons-nous dresser de la première décennie de Minorités linguistiques et société? Les cinq revues de notre corpus ont-elles mis en place des pratiques ou des stratégies susceptibles d’étendre la portée et renforcer la pertinence de Minorités linguistiques et sociétés? Autrement dit, quelles leçons pouvons-nous tirer de notre analyse rétrospective et comparative?
Nous devons commencer par reconnaître que Minorités linguistiques et société se porte bien et s’est rapidement hissée au rang des revues incontournables dans le champ de recherche consacré à la francophonie canadienne. De manière générale, elle n’a rien à envier aux autres revues de notre corpus. En termes de données brutes, Minorités linguistiques et société a publié, dans les cinq dernières années, plus de numéros que Béascna, Lětopis, la Revista de Llengua i Dret et Glottopol, et un numéro de moins que JEMIE. Durant cette période, elle a aussi publié plus d’articles que trois de ces revues et un peu moins que la revue Glottopol (71 vs 78); le nombre d’articles de la Revista de Llengua i Dret est nettement supérieur (71 vs 95), nous y reviendrons plus tard. Ces chiffres nous indiquent que Minorités linguistiques et société publie des numéros bien fournis de manière régulière.
Notre analyse montre que la grande majorité (82,0 %) des articles publiés dans les pages de Minorités linguistiques et sociétés portent sur les minorités de langue officielle du Canada, notamment la francophonie canadienne. Cette proportion ne doit toutefois pas dissimuler la diversité des thèmes traités durant les dix dernières années; il ne faudrait pas penser que tous les articles portent sur les politiques ou les droits linguistiques. Au contraire, la revue a consacré des numéros thématiques à l’éducation, la santé et les politiques d’immigration, en passant par les pratiques langagières, les identités, la légitimité et le pouvoir. Le fait que la plupart des articles portent sur ce que Réal Allard définissait, dans son tout premier texte de présentation, comme « la mission principale » de la revue, n’est pas synonyme de peu de diversité.
Enfin, rappelons le lectorat en croissance de la revue. Selon les statistiques compilées par la plateforme Érudit, le nombre de visiteurs différents, le nombre total de visites et le nombre de pages visitées ont tous les trois augmenté de manière significative de 2013 à 2022. Ces tendances masquent cependant une stabilisation, voire un déclin relatif dans les dernières années. De 2021 à 2022, le nombre total de visites est passé de 57 465 à 54 108, tandis que le nombre total de pages visitées est passé de 88 622 à 88 306. La pandémie de la COVID-19 permet d’expliquer la hausse des consultations en 2020 et 2021, selon Érudit, de même que la stabilisation de ces consultations depuis 2022. Une autre hypothèse pour expliquer cette baisse relative dans le nombre total de visites est que Minorités linguistiques et société a publié deux numéros hors thème en 2022. Les chiffres présentés ci-dessus (voir la figure 2) suggèrent que les numéros hors thème génèrent généralement moins de consultations que les numéros thématiques.
Pourtant, des possibilités existent pour améliorer Minorités linguistiques et société et étendre sa portée. Les chemins parcourus par les revues de notre corpus sont instructifs et nous éclairent sur les pratiques et stratégies porteuses et celles à éviter. Selon nous, les pistes à explorer concernent la mission de la revue, les modes de publication et la langue des publications.
En 2012, Réal Allard distinguait trois axes à la mission de la revue : les minorités de langue officielle du Canada, les minorités linguistiques en contexte canadien, y compris les langues autochtones, et les minorités linguistiques à l’international. Selon notre analyse, la revue a contribué de façon importante à l’étude des minorités de langue officielle, surtout la francophonie canadienne, mais n’a pas été à la hauteur des attentes concernant les deux autres axes. Cependant, il nous faut être prudents et ne pas mettre Minorités linguistiques et société dans le même panier que Béascna et Lětopis. Les données présentées au tableau 4 ci-dessus montrent que ces deux revues publient presque exclusivement dans leur domaine privilégié de recherche : 90,9 % des articles portant sur les études irlandaises dans le premier cas et 95,5 % sur les Sorabes dans le deuxième cas. Selon notre analyse, environ huit articles sur dix (82,0 %) publiés dans les pages de Minorités linguistiques et société portent sur les minorités de langue officielle, mais cette proportion est à la baisse selon le tableau 4, passant de 89,7 % pour la période 2012-2017 à 74,7 % de 2018 à 2022.
Si Minorités linguistiques et société veut s’ouvrir davantage sur l’étude des minorités linguistiques tout court, tout en maintenant une place privilégiée pour les minorités de langue officielle, elle aurait intérêt selon nous à s’inspirer de Glottopol. Cette dernière a réussi à tenir le cap sur son domaine privilégié de recherche, soit le français en contact, tout en ouvrant ses pages à d’autres situations de contacts linguistiques. De 2018 à 2022, Glottopol a consacré un numéro sur les contextes asiatiques, un autre numéro sur les contextes sud-américains, en plus d’une dizaine d’articles sur des contextes à l’extérieur de l’espace francophone international. On imagine sans peine des numéros consacrés aux minorités linguistiques par-delà les frontières canadiennes dans les pages de Minorités linguistiques et société. Par ailleurs, la revue a déjà fait un pas dans cette direction avec ses numéros sur les espaces plurilingues (numéro 12) et les services sociaux et de santé (numéro 15-16).
Dans son premier texte de présentation, Réal Allard espérait que Minorités linguistiques et société publie « des articles inédits de divers types ». Ce souhait ne s’est pas encore matérialisé. Selon nos données présentées au tableau 1, la revue a publié sept textes dans la catégorie « autres », dont six sont parus dans le numéro 17. Ici, deux revues de notre corpus présentent des pistes intéressantes. Tout d’abord, Lětopis, qui comporte plusieurs rubriques variant selon les numéros. Ces rubriques incluent des rapports de recherche, des rapports de conférence et des commémorations d’acteurs et d’actrices clés du développement de la société sorabe. Selon notre interprétation, les textes rassemblés sous ces rubriques n’ont pas été soumis à un processus d’arbitrage, mais constituent néanmoins des contributions à l’avancement et la diffusion des connaissances sur les Sorabes.
Les numéros de la Revista de Llengua i Dret comprennent aussi plusieurs rubriques, mais à la différence de Lětopis, celles-ci rassemblent des contributions scientifiques. Les trois rubriques d’intérêt s’intitulent « Études sur le langage administratif et juridique », « Études sur le droit linguistique » et « Études sur la politique linguistique et la sociolinguistique ». Ces rubriques font que le nombre d’articles publiés dans les pages de la Revista de Llengua i Dret est nettement supérieur à Minorités linguistiques et société et toutes les autres revues de notre corpus. Autrement dit, elles semblent avoir pour effet d’encourager des publications traitant de thèmes bien précis, et ce, sur une base régulière.
Se pose, enfin, la question de la langue des publications. Minorités linguistiques et société est une revue qui publie principalement en français. De 2012 à 2022, la revue a publié 114 articles rédigés en français (82 %) et 25 en anglais (18 %). Il faut noter que le nombre d’articles rédigés en anglais a plus que triplé dans les 5 dernières années, passant de 6 articles pour la période 2012-2017 à 19 articles pour 2018-2022, dont 10 articles dans le numéro 15-16.
Les revues de notre corpus ont adopté différentes stratégies face à la langue. La revue JEMIE publie exclusivement en anglais, malgré le fait qu’elle relève d’un institut situé dans la région frontalière germano-danoise, tandis que la revue Glottopol a publié un seul texte en anglais dans les cinq dernières années. La Revista de Llengua i Dret maintient un équilibre entre le catalan (37,9 %), le castillan (31,6 %) et l’anglais (24,2 %), en plus d’avoir publié quelques textes en basque, en galicien et en portugais. Les revues Béascna et Lětopis publient principalement des articles rédigés dans la langue de la majorité, soit l’anglais et l’allemand respectivement, mais publient un nombre non négligeable d’articles en irlandais dans le premier cas (31,8 %) et en langues sorabes dans le second (25,8 %).
Plus intéressant encore est le rapport entre l’internationalisation et la langue. Tandis que la Revista de Llengua i Dret a fait le choix de l’anglais et, dans en une moindre mesure, le castillan, pour internationaliser les contenus de ces numéros, Glottopol a maintenu sa fibre francophone tout en s’ouvrant à des situations de contacts linguistiques à l’extérieur de l’aire francophone. Plus concrètement, Glottopol a adopté une double stratégie : elle a publié les travaux de chercheurs et chercheuses francophones travaillant sur des régions non francophones, mais elle a aussi eu recours à la traduction vers le français dans certains cas.
C’est donc dire que différentes stratégies s’offrent à Minorités linguistiques et sociétés. Dans ce contexte, rappelons que son numéro 15-16, dont tous les articles sont rédigés en anglais, n’a pas suscité plus de consultations que le numéro 12, dont tous les articles sont rédigés en français. Tout en reconnaissant que les statistiques de consultation ne doivent pas constituer le seul, voire le principal facteur dans le développement d’une stratégie d’internationalisation, il reste intéressant de noter que l’internationalisation des contenus n’a pas besoin d’être conjuguée à l’anglais. Selon nos analyses, des numéros explorant un thème ciblé et des numéros axés sur la comparaison internationale semblent tout aussi susceptibles d’augmenter le nombre total de visites ainsi que le nombre de pages visitées.
En conclusion, nous avons voulu, dans cet article, faire un retour sur le chemin parcouru par Minorités linguistiques et société depuis la parution de son premier numéro en 2012, et le comparer avec les parcours des revues au profil similaire. Notre analyse s’est concentrée sur les contenus de ces revues, les modes de publication, les affiliations institutionnelles des auteurs et autrices et la langue des publications. Notre conclusion principale est que Minorités linguistiques et société est une revue incontournable dans le champ de recherche consacré aux minorités de langue officielle du Canada, notamment la francophonie canadienne, mais que plusieurs possibilités existent pour étendre sa portée et renforcer sa pertinence pour la décennie à venir et au-delà.
Appendices
Notes
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[1]
La langue de la diffusion des connaissances est une question de plus en plus discutée en contexte canadien, notamment au Québec et dans la francophonie canadienne (voir Imbeau et Ouimet, 2013; Rocher et Stockemer, 2017; Larivière, 2018; Larivière et Riddles, 2021; Daoust et al., 2022).
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[2]
Voir Landry et Allard (1990), Landry et Allard (1997), Landry et al. (2006), Landry et al. (2013).
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[3]
Les frontières du Pays basque ne font pas consensus, mais pour les besoins de notre analyse, le terme renvoie à la grande région de langue, culture et traditions basques, une région située à cheval entre l’Espagne et la France.
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[4]
Les Pays catalans désignent l’espace catalanophone, qui recouvre principalement les trois communautés autonomes espagnoles de la Catalogne, les îles Baléares et Valence, le département français des Pyrénées-Orientales, la principauté d’Andorre et la Frange d’Aragon.
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[5]
La politique éditoriale précise que la revue « publie prioritairement des contributions rédigées en français », mais que « sous réserve de la disponibilité des membres compétents du comité de rédaction », elle acceptera des textes rédigés en espagnol, en italien, en anglais, en catalan, en provençal, en corse, en occitan et en allemand.
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[6]
Le dernier numéro de la revue Béascna remonte à 2019; notre analyse couvre donc la période 2015-2019.
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[7]
La revue publie cependant des résumés et des articles en anglais, ce qui nous a permis de compléter la présente analyse.
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