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Notre revue a atteint le quart de siècle depuis notre premier numéro en 1996. Autour de cette dernière, notre fondateur, le professeur Taïeb Hafsi, et nos rédacteurs en chef émérites, les professeurs Patrick Cohendet et Bachir Mazouz, ont su créer une véritable communauté épistémique. Ils ont aussi su faire de notre chère revue une référence dans le champ. Reconnue internationalement pour sa qualité et son ouverture, Mi est une revue qui laisse la part belle au développement de la relève en recherche et aux idées novatrices des membres ayant déjà une belle carrière. Merci infiniment à vous trois et à l’équipe de Mi de rendre notre voix à tous — différente, mais ô combien essentielle par sa pluralité et sa reconnaissance de notre diversité — dans le développement de nouvelles frontières en recherche.
Les organisations sont à la fois des lieux de pratique, de rencontre et de collaboration. Les individus sont pour leur part des acteurs qui évoluent en leur sein et qui ne peuvent en être dissociés et ce, peu importe le statut ou le rôle joué. Là encore, une multiplicité de cadres d’analyse s’impose. Dans cet esprit, ce numéro propose une panoplie de contributions jouant sur plusieurs niveaux conceptuels, chacune s’appuyant sur un cadre permettant de faire avancer le champ.
D’abord, Tillou et Al Ariss étudient la fidélisation des travailleurs. Or, à travers une analyse fine du secteur du conseil en management en France, les auteurs trouvent l’existence d’une tension dans les relations clients qui peut être génératrice d’opportunités autant de contraintes. Pour leur part, Parak et Valéau nous transportent vers un terrain très différent, celui de la gestion des mosquées; plus spécifiquement celui des associations qui s’en chargent à La Réunion. Grâce à des entretiens semi-dirigés très riches et porteurs, ils montrent notamment l’importance de leviers — tels que le dialogue, le choix des dirigeants, un modèle économique équilibré — permettant la manifestation du lien entre gouvernance et performance.
C’est sur le terrain de la stratégie que nous amènent Sund et Le Loarne Lemaire. En effet, elles s’engagent dans une démarche de recherche ethnographique centrée sur le stratège. Cette approche leur permet de conclure à l’importance de l’identité dans l’élaboration des stratégies. Du stratège, Le Bris nous transporte plutôt sur le terrain du leader engagé dans la gestion des risques, ou plus précisément de l’interruption de situations à risque. Or l’interruption de telles situations par un leader et l’arrêt de leur propagation est étudiée à l’aulne de l’identification de leurs configurations. Dans un tout autre ordre d’idées, Nande et Commeiras trouvent un lien entre bien-être au travail et performance innovante auprès d’un échantillon de 400 enseignants-chercheurs avec le capital psychologique comme variable médiatrice. Ce sont aussi des effets médiateurs, cette fois-ci entre innovation et diversité de genre qui caractérisent les travaux de Bouchmel, El Ouakdi, Ftiti, Louhichi et Omri. Ils trouvent un effet positif de la diversité de genre sur la performance et l’innovation.
Les collègues Jabbouri, Schneckenberg et Truong contribuent à la littérature en innovation à travers une revue systématique de la littérature qui, notamment, « délimite le découplage moyens-buts du découplage politiques-pratiques » et, du même souffle, la dynamique de son apparition dans les organisations. Garsaa et Paulet pour leur part montrent l’effet positif d’une divulgation de qualité des données ESG sur la performance CSP de sociétés cotées. Cet effet est d’autant mieux vérifié en Europe où ces divulgations sont rendues obligatoires par les autorités. En nous amenant vers un autre niveau d’analyse, individuel celui-là, Ghamgui et Soparnot ancrent leur cadre dans la théorie de la structuration et montrent — à travers des récits de vie — que divers scripts et structures sont mobilisés par l’entrepreneur dans son processus d’imagination d’opportunité entrepreneuriale. Barbaroux, lui, nous convie sur le terrain du développement des compétences par la simulation, plus particulièrement en matière de leadership. Une étude de cas interprétative permet d’en découvrir plus sur les facteurs favorables à ce type d’apprentissage.
Notre numéro se termine par une recension de Dupuis du nouvel ouvrage de d’Iribarne et al. (2022) intitulé Cultures et management international. Un nouveau paradigme, résultats de 40 ans de recherches. Dupuis décrit comment les diverses parties du livre pourront plaire à différents pans de notre communauté en fonction de ses intérêts. Cet ouvrage est salué comme étant solide et rigoureux en nous permettant de contextualiser le management contemporain.
Nous sommes très heureux de partager ce numéro de Management international avec vous, un numéro riche qui propose de belles contributions au champ, un champ pour lequel la passion des auteurs, du personnel de la revue et surtout de notre communauté ne fait aucun doute.
Bonne lecture et merci de votre fidélité et de votre engagement.