Mot des rédacteurs invitésEntre logiques individuelles et collectives, aux fondements de la société entrepreneurialeWord from the Guest EditorsBetween Individual and Collective Logics, Toward the Foundations of the Entrepreneurial SocietyPalabras de redactores editores invitadosEntre las lógicas individuales y colectivas, hacia los fundamentos de la sociedad emprendedora[Record]

  • Marcus Dejardin,
  • Sylvain Luc and
  • Roy Thurik

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  • Marcus Dejardin
    Université de Namur et Université catholique de Louvain, Belgique

  • Sylvain Luc
    Département des relations industrielles, Université Laval, Québec, Canada

  • Roy Thurik
    Erasmus School of Economics, Erasmus University Rotterdam, Pays-Bas et Montpellier Business School, France

Le basculement d’une « économie managériale » vers une « économie entrepreneuriale » (Audretsch et Thurik, 2000, 2004) aurait entraîné des changements considérables et difficiles à cerner. Les effets de ce basculement ne peuvent pas être limités aux sphères économiques et organisationnelles. Ce sont tous les aspects de la société et de l’activité humaine qui sont touchés. Pour le chercheur, ce qui constituerait alors le basculement vers une « société entrepreneuriale » soulève nombre de questionnements qui concernent nécessairement l’ensemble des disciplines en sciences humaines et sociales. Ces questionnements dépassent largement la conception de l’entrepreneuriat en tant qu’activité économique. Il s’agit peut-être avant tout d’une activité humaine inscrite dans un univers social et sociétal. Dans la société entrepreneuriale, les logiques individuelles et collectives de création de valeur se confrontent, s’ajustent et s’agencent. Elles invitent au dépassement et à la recomposition des cadres institutionnels formels et informels. L’objectif visé pour ce numéro spécial était de rassembler un ensemble de contributions originales visant à porter un regard sur les enjeux individuels et collectifs de cette société entrepreneuriale. Plus d’une soixantaine de propositions de contributions ont été reçues, témoignant d’un intérêt très vif parmi les chercheurs pour les questionnements soulevés. Au final, après processus d’arbitrage et de révision, ce numéro spécial de Management international est constitué de neuf articles. Nous revenons, dans le premier article, sur les intuitions et les réflexions qui ont animé ce numéro spécial. Nous avons ensuite souhaité donner une carte blanche à David Audretsch. Il nous propose un article original dans lequel il met en exergue un paradoxe inhérent à la société entrepreneuriale. Ce qui encadre la société entrepreneuriale ne la construit pas nécessairement. Pour David Audretsch, pour que les politiques en faveur de l’entrepreneuriat soient efficaces, il s’agirait de les aligner avec l’ensemble complexe des forces qui façonnent et influencent directement la performance économique comme les facteurs de production et les ressources disponibles, les dimensions humaines de l’activité entrepreneuriale ainsi que l’organisation et la structure spatiales de l’activité économique. Dans le troisième article, Renata Osowska analyse l’évolution des croyances et des valeurs attribuées à l’entrepreneuriat au sein de la société polonaise depuis la fin de l’ère communiste. Cette contribution est intéressante à double titre. Elle présente les résultats d’une analyse empirique tentant d’objectiver les changements culturels au sein d’une société en transformation économique. Elle porte en outre un regard sur l’émergence d’une économie entrepreneuriale au sein d’un ancien régime communiste. Le quatrième article, proposé par Médine Zidani et Jean-Luc Moriceau, s’avère particulièrement original puisqu’il s’intéresse à la question de l’institution de l’imaginaire au sein de la société entrepreneuriale. Au départ d’une étude auto-ethnographique au sein du milieu rap français et mobilisant les concepts d’imaginaire institué et instituant de Castoriadis, les auteurs nous invitent à réfléchir sur l’imaginaire sous-jacent à la société entrepreneuriale. Depuis plusieurs décennies, l’entrepreneuriat a investi les systèmes éducatifs et ce, du primaire à l’universitaire, qu’il serve à stimuler la transformation des organisations éducatives ou comme outil d’apprentissage. Les cinquième et sixième articles s’intéressent à ces institutions éducatives et leurs effets sur la dynamique entrepreneuriale. Olivier Toutain, Sabine Mueller et Fabienne Bornard s’attachent à décoder les écosystèmes éducatifs de l’entrepreneuriat (EEE) en Europe au niveau primaire, secondaire et professionnel. Plus particulièrement, les auteurs examinent la manière dont les principaux acteurs de l’environnement social (élèves, enseignants, parents, directeurs, partenaires externes) expérimentent les EEE tant au niveau individuel que collectif. Aurélie Ewango-Chatelet s’intéresse au rapport entre les pratiques managériales au sein des écoles de commerce et la dynamique entrepreneuriale des activités académiques traditionnelles. Considérant l’entrepreneuriat comme outil de transformation de l’enseignement universitaire, elle offre une perspective particulièrement intéressante …

Appendices

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