Les villes créatives : Une comparaison Barcelone - MontréalCreative cities: Comparing Barcelona and MontréalCiudades creativas : Una comparación Barcelona - Montréal[Record]

  • Patrick Cohendet,
  • Laurent Simon,
  • F. Sole Parellada and
  • J. Valls Pasola

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  • Patrick Cohendet
    HEC Montreal, 3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, H3T 2A7, Montréal (Québec), Canada.
    patrick.cohendet@hec.ca

  • Laurent Simon
    HEC Montreal, 3000, chemin de la côte-Sainte-Catherine, H3T 2A7, Montréal (Québec), Canada.

  • F. Sole Parellada
    Universitat Politècnica de Catalunya

  • J. Valls Pasola
    Dep. Economia i Organització d'Empreses, Universitat de Barcelona, Diagonal 690 08034 Barcelona
    jaume.valls@ub.edu

Les villes de Montréal et Barcelone partagent de nombreux traits communs, que ce soit en termes de géographie, de démographie ou de dimension culturelle. Les deux agglomérations urbaines ont une population comparable (3 millions d’habitants). Chacune d’entre elles est proche d’une frontière partagée avec un grand pays, servant ainsi de pont et de point d’entrée entre différentes cultures. Chacune possède deux langues officielles, dont une se doit d’être particulièrement « protégée ». Chacune a une vieille zone industrielle (notamment une zone portuaire) ouvrant de grandes possibilités de rénovation urbaine. Chacune bénéficie d’universités fortes et reconnues, de centres de recherche actifs et en pleine croissance, et d’une importante politique locale de développement de la technologie et de l’innovation. Chacune offre une riche combinaison d’industries et de services organisés en clusters (aéronautique, biopharmacie, jeux vidéo et arts de la scène pour Montréal; architecture, design, biotechnologie, et gastronomie pour Barcelone) qui sont globalement connectés et enrichissent l’économie locale. Chacune a accueilli des événements internationaux majeurs (Jeux olympiques, expositions universelles, forums internationaux, festivals, etc.) qui ont laissé leur marque sous la forme de nouvelles infrastructures (transports publics, stades, habitations, musées, etc.). Ces infrastructures attirent maintenant à leur tour la population locale et incitent les habitants à participer aux différentes activités culturelles, tout en encourageant également des touristes et des citoyens de partout dans le monde à venir les visiter, voire à venir immigrer. Chacune offre également une riche vie culturelle, proposant une panoplie de petits festivals, de spectacles, de concerts et d’activités pour lesquels les rues de la ville sont transformées en importants points de rencontre entre touristes et résidents. C’est ainsi que Montréal et Barcelone sont deux exemples forts de « villes créatives », décrites tant par leurs citoyens que par la communauté internationale, comme vivantes et « vibrantes », des villes « de leur temps » où les choses sont faites différemment, des laboratoires urbains grandement supportés par les interactions constantes entre artistes, créateurs et collaborateurs, qui se répercutent sur la scène artistique et culturelle locale. Les villes créatives servent de « cobayes », pour inspirer la création de nouveaux styles, de nouveaux produits, ainsi que pour tester des produits créatifs et culturels qui seront ensuite exportés ailleurs dans le pays ou au-delà de ses frontières. Ces similitudes ont inspiré la tenue d’un atelier « Barcelon@Montréal » qui a eu lieu les 7 et 8 avril 2008, à HEC Montréal. L’événement a rassemblé plus de 100 participants provenant des deux villes et de milieux variés (universitaires, décideurs politiques, administrateurs municipaux, architectes, industriels, etc.). L’idée de ce numéro spécial de Management international (MI) est ainsi née des débats théoriques et des présentations empiriques de cet atelier. Si tous les participants de l’atelier étaient bien convaincus que Barcelone et Montréal sont d’excellents exemples de villes créatives, il n’y avait pas au départ de consensus ou de compréhension partagée par tous sur une définition du concept de « ville créative ». Certes, de nombreuses références aux travaux bien connus de Florida, Landry et Hawkins ont été faites, mais chaque fois avec beaucoup de différences d’opinions, de critiques et de scepticisme concernant le coeur du sujet. Des discussions passionnées et controversées ont particulièrement pris place autour de la vision de la ville créative de Florida (2002). Florida suggère que, dans un contexte économique compétitif et mondialisé, les pays, régions et villes pour se développer, doivent attirer, grâce à des investissements dans les infrastructures et équipements culturels, une classe créative de travailleurs qui sera la source d’innovations dans des activités à forte valeur ajoutée. Les critiques les plus classiques adressées au travail de Florida proviennent …

Appendices