Présentation

Nouvelles études en traduction économique et spécialisée[Record]

  • Daniel Gallego Hernández and
  • Dima El Husseini

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Ce numéro est le fruit d’une sélection minutieuse des articles qui ont été présentés lors du IVe Colloque international sur la traduction économique, commerciale, financière et institutionnelle, qui s’est tenu à l’Université Française d’Égypte en décembre 2021. Il se concentre sur deux lacunes importantes dans la recherche en traduction économique. Premièrement, il examine la place de l’enseignement de ce type de traduction relativement à l’avancée de la traduction automatique et de l’intelligence artificielle. Deuxièmement, il aborde l’étude de nouveaux genres et domaines de la traduction économique qui ont été peu ou pas du tout étudiés jusqu’à présent. À notre connaissance, bien que l’introduction de systèmes de traduction automatique puisse stimuler les exportations de certaines entreprises ou plateformes (Brynjolfsson, Hui et al. 2019), peu d’études ont été publiées ces dernières années sur l’application de la traduction automatique neuronale aux textes économiques, commerciaux ou financiers. Shih (2013), consciente de l’importance d’intégrer la traduction automatique dans l’enseignement de la traduction commerciale, présente son expérience en adaptant des sites Web d’entreprises en chinois pour la traduction en anglais à l’aide d’un langage contrôlé. De même, Alcalde (2016) utilise le langage contrôlé pour proposer une activité initiale d’évaluation de l’applicabilité d’un traducteur automatique par la postédition d’un texte de divulgation financière contenant des métaphores et un style informel. En outre, d’autres publications évaluent l’utilisation de la traduction automatique. L’étude de Peraldi (2016), qui se concentre sur la traduction français-anglais de l’information financière réglementée, montre que la postédition brute (sorties brutes de traduction automatique) et la postédition évoluée (sorties de traduction automatique alimentée) nécessitent encore des corrections, mais « que le recours à la traduction automatique engendre une réduction significative des coûts comparativement à un processus classique de traduction » (2016 : 86). Une conclusion similaire est tirée dans l’étude de Läubli, Amrhein et al. (2019) sur la traduction allemand-français et allemand-italien dans le domaine bancaire et financier : « NMT post-editing allows for substantial time savings and leads to equal or slightly better quality in the Banking and Finance Domain ». L’étude de Fischer et Läubli (2020) dans le domaine des assurances, qui compare les efforts de postédition de textes issus de la traduction humaine et de la traduction automatique, montre que la traduction automatique peut atteindre une qualité remarquable dans des contextes spécifiques et que même dans certaines combinaisons, les efforts de postédition peuvent être moins importants qu’avec la traduction humaine. Liu (2020) souligne les limites des systèmes de traduction en matière de compréhension, de raisonnement, de cognition ou de concept, appliquées dans son cas à la traduction anglais-chinois des textes du Financial Times, et suggère que la postédition devrait se concentrer sur la compréhension des relations sémantiques et logiques des textes (2020 : 78). Dans une autre perspective, Martínez (2022) utilise la traduction automatique dans l’enseignement de la traduction français-espagnol de textes d’organisations économiques internationales comme outil d’identification des problèmes de traduction dans le but de développer la compétence de traduction de ses étudiants. Le premier article de cette monographie s’ajoute à toutes ces études : « Traduction humaine et postédition : contrôle qualité en contexte académique ». Perrine Schumacher (Université de Liège) a mené une expérience contrôlée avec des étudiants, dans laquelle elle a comparé des traductions anglaises-françaises humaines à des traductions postéditées réalisées à l’aide de deux systèmes de traduction automatique pour trois textes, dont un économique. Les résultats de l’étude montrent que les textes postédités présentent une meilleure qualité que les traductions humaines. De plus, ils mettent en évidence que plus l’apprenant est faible en traduction humaine, plus il bénéficie de la postédition et vice versa, et que …

Appendices