L’erreur culturelle reste, en traductologie, un thème important et pertinent. Les différents auteurs qui ont contribué à cet ouvrage collectif analysent différemment les types d’erreurs et illustrent leurs répercussions sur le texte traduit. Généralement, lesdites erreurs sont commises lorsque les traducteurs « ignorent ou mécomprennent une ou plusieurs connotations sous-jacentes d’un terme ou d’un concept propre à la culture d’origine » (p. 20). Cependant, dans bien des cas, même si les traducteurs réussissent à comprendre les connotations du texte source, ils ne les rendent pas correctement dans le texte cible. Parfois, les traducteurs ignorent délibérément certaines allusions culturelles, soit pour alléger le texte soit pour donner une signification différente au texte source. En comparant l’erreur à la traduction, Nicolas Froeliger (l’auteur de la préface) souligne l’aspect positif de l’erreur – comme concept traductologique – qui selon lui « nous ramène à une forme de réalité et de réalisme. » Ce concept permet de « maintenir un contact étroit entre l’exercice professionnel et les tentatives de théorisation » (p. 15). Le premier article de la première partie, L’erreur culturelle, la traduction et les traditions discursives : le cas du présent en tant que temps de narration, signé Benjamin Meisnitzer et Bénédict Wocker, aborde l’erreur culturelle dans le cadre de la traduction des temps verbaux. Selon cette étude, la maitrise des deux langues, source et cible, n’est pas suffisante pour produire une traduction exempte d’erreurs. Les deux auteurs suggèrent que le traducteur prenne plutôt en considération d’autres éléments du texte. Par exemple, pour traduire un texte écrit au présent narratif, le traducteur doit absolument garder le même temps pour ne pas tomber dans l’erreur. À cause des facteurs linguistiques et extralinguistiques qui interviennent dans la traduction des temps verbaux, les erreurs qui en résultent sont considérées comme des erreurs linguistiques et culturelles. Dans son article, Quand l’adverbe en -ment se fait erreur. Ou la chasse aux adverbes, Luisa Mora Millàn présente la notion d’erreur d’un point de vue traductologique. Elle choisit de soulever la question du défi adverbial auquel se voit confronté le traducteur et ce à travers quelques oeuvres de Garcia Marquez et de Flaubert. Selon l’auteure de cet article, tout traducteur cultivé devrait respecter les effets de style du texte source et chercher à les reproduire (p. 57). Millàn souligne l’importance de bien traduire l’adverbe, autrement, il arrive qu’on en vienne à ajouter une note du traducteur. Selon elle, les traducteurs réagissent différemment face à ce défi de traduction de l’adverbe et c’est la manière de traduire qui détermine la présence d’une erreur en traduction. Dans l’étude d’Émeline Arcambel, L’interprète en langue des signes en situation pédagogique, l’erreur est relative, car elle dépend de la position que le traducteur choisit d’adopter : « sourcier » ou « cibliste ». Dans son étude, Arcambel traite de l’erreur culturelle dans le cadre de l’interprétation en langue des signes en France. Selon elle, l’erreur culturelle ne peut être jugée que dans son contexte. Par exemple, dans le cas des langues de signes, en plus de jouer un rôle de transfert linguistique, l’interprète en milieu pédagogique se voit obligé de jouer un rôle social afin de traduire le « vouloir-dire », pour exercer un impact positif sur l’apprentissage des usagers sourds. Dans le milieu pédagogique, l’erreur culturelle peut s’avérer nécessaire voire plus : elle peut être considérée comme une stratégie d’interprétation pour que la communication du message soit réussie. Le travail suivant est celui de Jordi Macarro Fernández, Pedro Almodóvar : culture et contre-culture dans ses scénarii. Ce traductologue choisit de traiter de l’erreur culturelle dans le cadre de la …
Appendices
Bibliographie
- Toury, Gideon (1995). Descriptive Translation Studies and beyond. Amsterdam and Philadelphia : John Benjamins.