Abstracts
Résumé
Le présent article traite des problèmes particuliers que pose la composante russe dans la traduction du Nadsat, l’argot qu’Anthony Burgess a inventé pour les jeunes voyous de son roman dystopique A Clockwork Orange (1962). Celui-ci se range parmi les meilleurs romans écrits en anglais. Le russe est la composante dominante du Nadsat. Exotique pour un anglophone, il pose de sérieux problèmes en traduction, surtout si celle-ci se fait vers le russe ou vers une autre langue slave, comme le bulgare. L’analyse partira des motifs qui ont poussé Burgess à doter ses personnages de ce langage crypté et à choisir le russe pour le forger. Seront détaillées la composition de cette couche lexicale et son incorporation à l’anglais pour étudier par la suite les solutions qu’ont trouvées les traducteurs vers le français, le russe et le bulgare pour reproduire l’effet de ce lexique russifié dans leurs traductions. Nos observations porteront sur la traduction française de Georges Belmont et Hortense Chabrier, parue en 1972 sous le titre L’Orange mécanique, sur celles, vers le russe, de Vladimir Bošnâk et d’Evgenij Sinelʹŝikov, toutes deux parues en 1991, ainsi que sur les deux versions de la traduction bulgare de Mariana Ekimova-Melniška, publiées respectivement en 1991 et en 2009.
Mots-clés :
- A Clockwork Orange,
- Nadsat,
- langue inventée,
- lexique russifié,
- traduction littéraire
Abstract
This paper explores the Russian-sounding component in Nadsat, the ‘slang’ invented by Anthony Burgess for the juvenile thugs of his dystopian novel A Clockwork Orange and the challenges it poses in translation. The novel appeared in 1962 and ranks among the best novels written in English. Russian is the essential building block of the Nadsat. Enigmatic for English speaking people, it raises serious issues in translation, especially if the latter is rendered in Russian or in another Slavic language, such as Bulgarian. The analysis will start from the motives that prompted Burgess to endow his characters with a cryptic language and to choose Russian for building it. The composition of this lexical layer and its incorporation into English will be examined, in order to analyze after that the solutions found by the translators into French, Russian and Bulgarian to replicate the effect of this Russified vocabulary in their translations. Our observations will be based on the translation of Georges Belmont and Hortense Chabrier, published in 1972 in France under the title L’Orange mécanique, the translations of Vladimir Bošnâk and Evgenij Sinelʹŝikov, both issued in Russia in 1991, and the two versions of Mariana Ekimova-Melniška’s translation, edited respectively in 1991 and 2009 in Bulgaria.
Keywords:
- A Clockwork Orange,
- Nadsat,
- invented language,
- Russified vocabulary,
- literary translation
Resumen
El artículo trata de los problemas específicos que plantea el componente ruso en la traducción del Nadsat – la jerga que Anthony Burgess inventó para los jóvenes granujas de su novela distópica A Clockwork Orange. La novela fue publicada en 1962 y hace parte de las 100 mejores novelas escritas en inglés. El ruso es el componente dominante del Nadsat. Enigmático para un anglohablante, plantea serios problemas de traducción sobre todo cuando es hacia el ruso o hacia otra lengua eslava como el búlgaro. El análisis partirá de los motivos que impulsaron a Burgess a dotar sus personajes de este críptico lenguaje y a recurrir al ruso para forjarlo. Será detallada la composición de esta capa léxica, su incorporación al inglés, con el fin de estudiar las soluciones ofrecidas por los traductores al francés, al ruso y al búlgaro para reproducir el efecto de este léxico rusificado en sus traducciones. Nuestras observaciones se basarán en la traducción de Georges Belmont y Hortense Chabrier, publicada en 1972 en Francia bajo el título L’Orange mécanique, la de Vladimir Bošnâk y de Evgenij Sinelʹŝikov, ambas publicadas en Rusia en 1991, así como las dos variantes de la traducción de Mariana Ekimova-Melniška, publicadas en Bulgaria respectivamente en 1991 y en 2009.
Palabras clave:
- A Clockwork Orange,
- Nadsat,
- lengua inventada,
- léxico rusificado,
- traducción literaria
Appendices
Bibliographie
- Antoine, Fabrice (2004) : Argots et langue familière : quelle représentation en lexicographie bilingue. In : Fabrice Antoine, dir. Argots, langue familière et accents en traduction. Villeneuve-d’Ascq : Université Charles-de-Gaulle-Lille 3/Maison de la recherche, 11-23.
- Blonskytė, Marija et Petronienė, Saulė (2013) : Translation of the Russian Nadsat Slang in Anthony Burgess’ Novel A Clockwork Orange into Lithuanian. Studies About Languages. 22 :62-70.
- Bogic, Anna (2017) : Anthony Burgess in French Translation : Still “as Queer as a ‘Clockwork Orange’”. In : Marc Jeannin, dir. Anthony Burgess and France. Cambridge : Cambridge Scholars Publishing, 215-227.
- Breton, Dominique et Tinchant-Benrahho, Sabine (2014) : Traduire le spanglish ou la ‘fabrique du lecteur’ en question. La main de Thôt. (2):14 p. Consulté le 20 février 2018, http://revues.univ-tlse2.fr/lamaindethot/index.php?id=270.
- Chan, Leo Tak-Hung (2002) : Translating Bilinguality. The Translator. 8(1):49-72.
- Clarke, Jim (2017) : Lives in language : Anthony Burgess. Babel. 19:32-33.
- Delesse, Catherine (2012) : Présentation. In : Catherine Delesse, dir. Inscrire l’altérité : emprunts et néologismes en traduction.Palimpsestes. 25 :9-19.
- Derrida, Jacques (1982) : Réponse à l’intervention de Patrick Mahony : « Transformations et déconstruction parricide ». In : Claude Lévesque et Christie V. McDonald, dir. L’oreille de l’autre : otobiographies, transferts, traductions. Textes et débats avec Jacques Derrida. Montréal : VLB, 132-146.
- Ekimova-Melniška, Mariana (2009) : Ключ за механизма на портокала (Klûč za mehanizma na portokala) [Clé pour le mécanisme de l’orange]. In : Anthony Burgess (1962/2009) : Портокал с часовников механизъм(Portokal s časovnikov mehanizʺm) [Orange mécanique]. Sofiа : Iztok-Zapad : 7-13.
- Evans, Robert (1971) : Nadsat : The Argot and its Implications in Anthony Burgess’ ‘A Clockwork Orange’. Journal of Modern Literature. 1(3):406-410.
- Grutman, Rainier (1997) : Des langues qui résonnent. L’Hétérolinguisme linguistique au XIXe siècle québécois. Montréal : Fides.
- Grutman, Rainier (2012) : Traduire l’hétérolinguisme : Questions conceptuelles et (con)textuelles. In : Marie-Annick Montout, dir. Autour d’Olivier Senior : hétérolinguisme et traduction. Angers : Presses de l’Université d’Angers, 49-81.
- Haugen, Einar (1950) : The Analysis of Linguistic Borrowing. Language. 20(2):210-231.
- Henry, Jacqueline (2003) : La traduction des jeux de mots. Paris : Presses Sorbonne Nouvelle.
- Humbley, John (2006) : La néologie : interface entre ancien et nouveau. In : Rosalind Greenstein, dir. Langues et cultures : une histoire d’interface. Paris : Publications de la Sorbonne, 91-104.
- Jackson, Howard (2011) : Invented Vocabularies : The Cases of Newspeak and Nadsat. In : Michael Adams, dir. From Elvish to Klingon. Exploring Invented Languages, Oxford : Oxford University Press, 49-73.
- Krumova-Cvetkova, Liliâ, Blagoeva, Diana, Kolkovska, Siâ et al. (2013) : Българска лексикология [Lexicologie bulgare]. Vol. 1. Sofia : Presses académiques « Prof. Marin Drinov ».
- Lesiew, Kamil (2015) : A Clockwork Orange : Ultra-violence Rewritten. Folio. 1(14):64-78.
- Malamatidou, Sofia (2017) : Creativity in translation through the lens of contact linguistics : a multilingual corpus of A Clockwork Orange. The Translator. 23(3):292-309.
- Martín Ruano, M. Rosario (2003) : Bringing the other back home : the translation of (un)familiar hybridity. Linguistica Antverpiensia. 2 :191-204.
- Mezei, Kathy (1988) : Speaking White : Literary Translation as a Vehicle of Assimilation in Quebec. Canadian Literature – Litterature canadienne. 117 :11-24.
- Montagut, Aina Lopèz (2014) : Traduire une langue qui n’existe pas. La main de Thôt. 2:16 p. Consulté le 30 mars 2018, http://revues.univ-tlse2.fr/lamaindethot/index.php?id=319.
- Nida, Eugene et Taber, Charles (1969/1982) : The Theory and Practice of Translation. Linden : United Bible Societies.
- Pochon, Jean (2010) : Analyse de la traduction française de l’Orange mécanique : comment traduire la création lexicale ? Mémoire de maîtrise non publié. Genève : Université de Genève. Consulté le 20 mai 2018, http://archive-ouverte.unige.ch:14840.
- Rozental, Ditmar, Golub, Irina et Telenkova, Margarita (1994) : Современный русский язык[Russe contemporain]. Moscou : Meždunarodnye otnošeniâ.
- Sternberg, Meir (1981) : Polylingualism as Reality and Translation as Mimesis. Poetics Today. 2(4):221-239.
- Stratford, Madeleine (2008) : Au tour de Babel ! Les défis multiples du multilinguisme. Meta. 53(3):457-470.
- Vincent, Benet et Clarke, Jim (2017) : The language of A Clockwork Orange : A corpus stylistic approach to Nadsat. Language and Literature. 26(3):247-264.
- Windle, Kevin (1995) : Two Russian Translations of A Clockwork Orange, or the Homecoming of Nadsat. Canadian Slavonic Papers / Revue Canadienne des Slavistes. 37(1-2):163-185.