L’avenir ne m’appartient plus, il est à d’autres ! Pour moi le temps est venu de dire adieu, de tirer ma révérence ou encore de « raccrocher mes patins », selon une expression du Québec. Je veux donc tout d’abord exprimer aux nombreux auteurs de META tous mes plus profonds remerciements pour leurs excellents articles, études et compte rendus, car ce sont eux qui ont fait la revue et sa réputation, ce sont encore eux qui m’ont rendu ma tâche de directeur plus facile et plus stimulante. Ce sont eux qui depuis ces longues années m’ont permis de réussir à publier une revue de traduction de valeur. Je veux également transmettre à tous les collaborateurs, membres correspondants, conseillers spéciaux, évaluateurs et aux membres du comité de rédaction toute ma reconnaissance et mes plus sincères remerciements pour leurs excellents avis et conseils et pour leur indispensable collaboration. Ce sont eux qui ont bâti la revue aux cours de toutes ces années. C’est en effet en 1968 que le directeur des Presses de l’Université d’alors m’a demandé d’assurer la direction de META, nouvelle appellation, depuis un an, du Journal des Traducteurs/Translators’ Journal, créé en 1955. Je dois rappeler qu’il n’a jamais été question de durée de mandat, puisqu’il s’agissait de toute façon d’une tâche entièrement volontaire. Je suis aujourd’hui encore fort étonné moi-même par la durée de mon mandat de directeur de revue, et plutôt fort surpris par la rapidité du temps ! Il est vrai que lorsqu’on s’enfonce dans une passion et qu’on a de nombreux et variables défis, presque quotidiens, à relever, les difficultés de la tâche et le temps qui passe deviennent des éléments très secondaires ; on ne voit que des objectifs à atteindre et les résultats à obtenir. En plus j’y ai très probablement trouvé « l’activité humaine qui émancipe l’homme en émancipant le futur » comme le fait remarquer l’auteur du texte en exergue. « Sortir » un numéro de META était chaque fois une très grande joie, c’était sans doute l’allégresse du devoir accompli ; les textes étaient nouveaux, les auteurs différents, l’ensemble, encore un pas en avant et qui autorisait, pour le prochain numéro, de poser de nouveaux jalons. C’était également un très grand plaisir et une heureuse satisfaction de correspondre avec les nombreux auteurs de textes des divers pays à travers le monde, de « dénicher des pilotes » des numéros spéciaux, de projeter des numéros spéciaux et de déterminer les thématiques à explorer : sur la traduction biblique, religieuse, littéraire, technique, audiovisuelle, etc., sur la traduction de l’humour, sur la traduction pour les enfants, sur l’interprétation de conférence, le langage des signes, sur la terminologie, les banques de terminologie, les dictionnaires, lexiques et glossaires, la traduction assistée et automatique, etc. et aussi sur la traduction dans différents pays. Il y eut ainsi des numéros spéciaux sur la traduction dans le Grand Nord canadien, au Japon, en Chine, en Corée, en Belgique, en Israël, dans le Monde arabe, en Russie, etc. Il n’y a pas de traduction nationale m’a-t-on dit, la traduction est universelle ! Bien sûr, META en est la meilleure preuve ! Mais il s’agissait au fond de savoir ou de mieux connaître ce qui se fait ici et ailleurs, d’avoir une vue précise de ce qui se passe, d’être au courant de qui fait quoi et comment ? Le but était d’informer, de renseigner et d’enseigner, c’est également la mission de META. La traduction est un vecteur indispensable dans le monde et au monde : elle est source de développement tant personnel que communautaire ; elle est …
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André Clas, MSRC