Documentation

Xu, J. (2003) : De la traduction, Wuhan, Éditions de l’Éducation du Hubei, Chine, 463 p.[Record]

  • Yunhong Liu

…more information

  • Yunhong Liu
    Université de Nanjing, Nanjing, Chine

Dans le premier chapitre, le professeur Xu médite la nature de la traduction, la plus essentielle problématique ontologique, et tente de répondre à la question suivante : Qu’est-ce que la traduction ? C’est une question qui se pose sans délai quand la traduction, activité fort ancienne en Chine comme en Occident, fait objet des réflexions systématiques. Mais la réponse paraît très difficile à formuler, car on peut constater qu’il existe nombre de définitions données au mot « traduction » qui s’avèrent aussi complexes que diverses. Après avoir exploré les compréhensions et les conceptions de l’activité traduisante qui se diversifient selon qu’elles sont de différentes disciplines et de différentes époques, en mettant en valeur cinq caractéristiques essentielles de la traduction telles que socialité, nature culturelle, transformation des signes, créativité et historicité, l’auteur essaie de définir la traduction comme l’activité de communication transculturelle qui s’effectue par la transformation des signes et qui a pour tâche la reproduction du sens. Le deuxième chapitre aborde une explicitation du processus de la traduction. On a déjà remarqué que la traduction devait être comprise non seulement comme un résultat statique, mais encore et surtout comme un processus dynamique, qui implique qu’elle se situe dans un système constitué de façon interdépendante par l’oeuvre originale et son auteur, l’oeuvre traduite et son traducteur, et enfin le lecteur. D’après M. Lederer et D. Seleskovitch, le processus de la traduction peut être divisé en quatre phases : compréhension, déverbalisation, réexpression et vérification. George Steiner distingue quatre phases également, mais quelque peu différentes : élan de confiance, agression, incorporation et restitution. Jean-René Ladmiral, lui, le divise en deux phases « bien distinctes » : lecture-interprétation et réécriture. Quelles que soient la complexité du processus de la traduction et la diversité d’idées des théoriciens, traduire, c’est d’abord comprendre. Ainsi, se basant sur l’herméneutique moderne, le professeur Xu souligne la nécessité de prendre en considération la créativité du sujet traduisant ainsi que les possibilités et les limites de l’interprétation. De plus, en faisant des réflexions sur l’historicité de la compréhension et donc de la traduction, il traite le phénomène de la retraduction et démontre que la raison d’être et la nécessité de la retraduction résident précisément dans le fait que la traduction a pour tâche d’assurer le prolongement et l’élargissement de la vie de l’oeuvre d’origine. Dans le troisième chapitre, après l’élucidation de la tâche radicale de la traduction, le professeur Xu montre qu’il est nécessaire de considérer l’étude du sens comme un des volets primordiaux de la traductologie. Qu’il s’agisse de la traduction entre langues ou de la traduction entre signes, le sens joue toujours le rôle d’un axe dans tout le processus de la traduction, malgré des circonstances de production et de réception différentes, autrement dit, c’est le sens qui est l’enjeu de la traduction. À la suite de cette mise en valeur de l’importance du problème de sens, le professeur Xu compare la conception linguistique traditionnelle et celle de F. de Saussure et ainsi aboutit à remettre en question l’objectivité et la détermination du sens. Le sens ne peut être dès l’abord révélé, ce n’est que dans la lecture qui comprend et la communication authentique que se réalise sa concrétisation. Le quatrième chapitre se présente comme une analyse des éléments qui peuvent exercer des influences sur la traduction et même y faire obstacle. Le processus de la traduction n’est certainement pas un processus clos, tout le parcours de l’activité traduisante, de la sélection de l’oeuvre originale à traduire jusqu’à la réception et à la diffusion de l’oeuvre traduite dans la langue d’arrivée, est plus ou moins conditionné par différents éléments …