Abstracts
Résumé
Au début des années 1960, certains intellectuels indépendantistes du Québec articulent leur discours autour de l’anticolonialisme britannique, prenant à partie les symboles du pouvoir. Ils nourrissent leur option politique des concepts d’historiens néonationalistes. Inversement, ces derniers font une lecture de l’événement qui est au service de ce projet politique. Comme le souligne Pierre Vadeboncoeur dans La ligne du risque, trois dates servent à expliquer la situation québécoise : 1763, 1837-1838 et 1867. Cet article s’attarde au fondement de la rupture identitaire : la Conquête. Nous aborderons la question à partir des textes d’auteurs, tels Jacques Ferron, Pierre Vadeboncoeur et Jean Bouthillette, ainsi que de la revue Parti pris. Nous chercherons à comprendre quels historiens les influencent et ce qu’ils retiennent des faits à 200 ans de distance.
Abstract
In the early 1960s, some of Quebec’s independence-minded intellectuals articulated their discourse around British anti-colonialism, taking the symbols of power to task. They nourished their political option with the concepts of neo-nationalist historians. Conversely, neo-nationalist historians offer a reading of the event that serves this political project. As Pierre Vadeboncoeur points out in La ligne du risque, three dates are used to explain the Quebec situation: 1763, 1837-1838 and 1867. This article focuses on the foundation of the break with identity: the Conquest. We approach the question through the texts of authors such as Jacques Ferron, Pierre Vadeboncoeur and Jean Bouthillette, as well as the magazine Parti pris. We will seek to understand which historians influenced them and what they retain of the facts 200 years later.