Abstracts
Résumé
Dans cet article, nous soutenons que la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme a été le produit d’un contexte marqué par la fin de l’Empire britannique et une réponse aux demandes des Canadiens français concernant l’attachement à cet Empire manifesté par certains Canadiens britanniques après la Seconde Guerre mondiale. Nous pensons que, du Canada colonial britannique au Canada postcolonial d’aujourd’hui, il y a une étonnante continuité culturelle et politique. Nous avançons que la fin de l’Empire a eu des effets significatifs au Canada britannique dans les années 1950 et 1960, et que cette toile de fond n’a pas entièrement disparu. Afin justement de contribuer à mieux comprendre le contexte des années 1960, nous proposons un bref aperçu de la littérature récente sur l’Empire britannique, de la place que les Canadiens français occupent dans cet Empire à la veille de la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme et un bilan de ce qui nous apparaît comme la résistance toujours actuelle à l’expansion des droits des francophones dans un contexte pourtant postcolonial, et ce, depuis un demi-siècle.
Abstract
In this article, we propose that the Commission on Bilingualism and Biculturalism is best understood in the context of the End of Empire and that it was in particular a response to the demands of French Canadians in the face of postwar British Canadian attachment to the Empire. We believe that a remarkable cultural and political continuity exists between colonial British Canada and today’s postcolonial Canada. We argue that the End of Empire backdrop had a significant impact in British Canada in the 1950s and 1960s and that this backdrop has not entirely disappeared. To better understand the context of the 1960s, we propose a brief survey of recent scholarship on the British Empire and of French Canada’s place in the Empire on the eve of the Commission’s work, and we contemplate the continued resistance, fifty years on, to the expansion of Francophone rights in circumstances that are nonetheless postcolonial.