Abstracts
Résumé
Virginie Despentes, dont le premier livre a été publié en 1993, est reconnue comme l’une des représentantes majeures d’une nouvelle orientation de la littérature féminine. Cet article analyse deux aspects de la réflexion de Despentes sur la figure du personnage public de l’écrivain : il montre, d’une part, que ses textes théoriques comme ses fictions dénoncent la réception critique, en France, d’une femme qui écrit et qui crée. D’autre part, il met en lumière, à l’heure de la domination de l’autofiction sur la littérature française, l’approche différente du moi et du sujet entreprise dans ses textes. C’est à partir d’une réflexion sur l’élaboration sociale du féminin et de la valeur « travail », qui ne se limite pas à l’oeuvre de l’écrivain, que Despentes repense la teneur de la sociabilité, le diagnostic d’une décomposition sociale n’étant pas pour elle seulement à critiquer, mais à mettre en oeuvre autrement.
Abstract
Virginie Despentes, whose first book was published in 1993, is recognized as one of the major representatives of a new orientation of women’s literature. This article analyzes two aspects of Despentes’s reflections on the figure of the public persona of the writer: on the one hand, I show that both her theoretical texts and her fictions denounce the critical reception of a woman who writes and creates in France. On the other hand, at a time when autofiction dominates French literature, Despentes has a different approach to the self and the subject in her texts. Despentes rethinks the tenor of sociability on the basis of her reflection on the social elaboration of the feminine and of the value given to work, which is not limited to the writer’s oeuvre. The diagnosis of social decomposition must not be merely criticized, but put to work otherwise.
Appendices
Bibliographie
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- Virginie Despentes, Bye bye Blondie, Paris, Grasset, 2004.
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