Abstracts
Abstract
In an era before the invention of photography, fine art prints based on famous paintings dominated the eighteenth-century art market, inviting a common comparison between engravers and translators. At a time when writers and scholars placed much value on the closeness of translations to their original texts, such comparisons reflected a subordination of the skills of technical engravers to the assumed genius of painters. However, careful examination of the copy-prints reveals that loyalty to originals was not the primary interest of these visual translators. Instead, these translators saw themselves as active mediators. This essay reconsiders acts of eighteenth-century visual translation to reframe the practice of engraving during the period and to establish a new understanding of the movement from one visual artistic language to another. The case study of Nicolas de Launay, one the most successful engravers in eighteenth-century France, is selected for scrutiny and contextualized within historical debates around translation. The final aim is to illuminate important tensions between the disciplines of painting and engraving, as well as the complex process by which engravers strove to remain simultaneously loyal to the painters, to their audience, and to their own artistic identity.
Résumé
À l’époque où la photographie n’existait pas encore, les reproductions d’oeuvres d’art et de peintures célèbres dominaient le marché de l’art. Au dix-huitième siècle, la comparaison entre les graveurs et les traducteurs était fort commune. Si, à l’époque, on accordait une grande importance à la fidélité des traductions aux textes originaux, de telles comparaisons amenaient à conclure à une sorte de submissivité purement technique des graveurs par rapport au talent génial des peintres. En examinant de près les copies réalisées, on remarque toutefois que la fidélité à l’original n’était pas nécessairement la préoccupation première de ces traducteurs visuels. Ces derniers seraient plutôt des médiateurs. Cet article réexamine les actes de traduction visuelle du dix-huitième siècle afin de recadrer la pratique de la gravure pendant cette période et de permettre de mieux comprendre le mouvement qui irait d’un langage visuel artistique à un autre. Une étude de cas, celle de Nicolas de Launay, qui est sans doute l’un des plus grands graveurs du dix-huitième siècle, nous permettra de contextualiser cette pratique au coeur des débats historiques autour de la traduction. Notre objectif principal sera, finalement, de mettre en lumière les tensions qui existent entre les différentes disciplines associées à la peinture et à la gravure, ainsi que les processus complexes par le biais desquels les graveurs ont réussi à rester fidèles à la fois aux peintres, à leur public et à leur propre identité artistique.