Recensions

Institut Protestant de Théologie, Incarnation. Lyon, Éditions Olivétan (coll. « À voix haute. Conférences de l’IPT », 4), 2022, 93 p.

  • Pacifique Kambale

…more information

  • Pacifique Kambale
    Université Laval, Québec

Access to this article is restricted to subscribers. Only the first 600 words of this article will be displayed.

Access options:

  • Institutional access. If you are a member of one of Érudit's 1,200 library subscribers or partners (university and college libraries, public libraries, research centers, etc.), you can log in through your library's digital resource portal. If your institution is not a subscriber, you can let them know that you are interested in Érudit and this journal by clicking on the "Access options" button.

  • Individual access. Some journals offer individual digital subscriptions. Log in if you already have a subscription or click on the “Access options” button for details about individual subscriptions.

As part of Érudit's commitment to open access, only the most recent issues of this journal are restricted. All of its archives can be freely consulted on the platform.

Access options
Cover of Visages, explorations exégétiques et théologiques, Volume 80, Number 2, 2024, pp. 167-353, Laval théologique et philosophique

Quatre voix issues du protestantisme s’unissent dans le collectif Incarnation pour aborder la question de la présence de Dieu aux humains et dans le monde. Il s’agit de quatre professeurs de l’Institut Protestant de Théologie, Faculté de Montpellier. Leurs interventions ont fait l’objet des conférences en divers contextes entre 2014 et 2021. Dany Nocquet, pasteur et théologien en Ancien Testament ouvre l’ouvrage avec une étude intitulée « La prière et la loi : ultime relation à Dieu ? Histoire et enjeux de la prière de Salomon au temple (1 R 8) ». Comme l’indique le titre, cet article porte sur la prière de Salomon en 1 R 8 et s’intéresse au rapport entre la prière et la loi. De l’analyse en trois temps que propose le théologien, il ressort qu’à mesure que la prière se déploie, les espaces physiques (pays, temple) comme garants de la relation à Dieu sont progressivement relativisés. Deux aspects prennent le relais : l’écoute de la loi et la prière. Ce virage ouvre la porte à la possibilité d’une relation personnelle à Dieu indépendamment du lieu où se situe l’orant. La deuxième contribution est signée par le pasteur et théologien André Gounelle. Son titre est identique à celui du livre : « Incarnation ». L’auteur s’emploie à répondre à la question : « De quoi Jésus est-il l’incarnation ? » (p. 29). Après un détour par l’examen du vocabulaire et des acceptions philosophiques du mot incarnation, l’auteur cherche à préciser ce qu’elle signifie lorsqu’il s’agit de Jésus. Selon lui, affirmer l’incarnation du Verbe en Jésus, c’est soutenir qu’il (Jésus) incarne la parole de Dieu qui vient à l’humain, qu’il incarne l’humain véritable et qu’il porte la promesse et l’espérance d’un advenir pour l’humain et pour l’ensemble de la création. Gounelle note que l’incarnation est de l’ordre de l’événement, toujours dynamique. Même si la parole s’est incarnée en d’autres humains, tels les prophètes, Jésus est « l’incarnation par excellence, celle qui fournit un modèle et qui fonctionne comme un critère pour d’autres personnages ou d’autres événements dont on peut se demander s’ils sont aussi des manifestations divines » (p. 45-46). « Protestantisme et politique. Entre légitimation et protestation » est le titre du troisième texte. Attentif à l’ambiguïté de « l’épaisseur historique » du rapport entre protestantisme/politique et entre légitimation/contestation, Gilles Vidal interroge ce qui, du point de vue historique et théologique, donnerait sa coloration singulière à l’engagement social ou politique protestant. Pour ce faire, il s’appuie sur la doctrine des deux règnes de Martin Luther pour relire les parcours de différentes figures engagées dans le politique. De là, il aborde la question du droit à la contestation. Il en vient à proposer deux verbes comme des marqueurs de la particularité du rapport du protestantisme au politique : disputer et veiller. Le premier encourage la « culture du débat » (p. 66) ; le second, au nom de l’amour du prochain, convoque au respect des droits et à l’attention à l’autre (p. 68). Le texte du philosophe Olivier Abel, « La fonction utopique. Quelques remarques à partir de Ricoeur », clôt le collectif. L’auteur déplore l’étroitesse d’esprit à laquelle peuvent confiner les « actualités » et étudie l’utopie comme genre littéraire. Il passe d’abord en revue différentes figures de l’utopie dont celles de l’île d’Utopie, le voyage, l’espérance ou encore le socialisme. Ensuite, sous l’égide de Paul Ricoeur, il réfléchit à ses sens et à ses fonctions (prophétique, critique, poétique et praxique). Il identifie enfin deux dangers liés à l’utopie, à savoir l’invasion et le totalitarisme, et souligne les liens entre l’utopie et l’idéologie. …