Abstracts
Résumé
Cet article prend pour point de départ la place toute particulière qu’occupent les femmes dans les normes légales dès l’Antiquité, y compris dans les textes sacrés, et notamment dans la législation sur le mariage et l’adultère. Nous présentons alors, à partir du De Cive, le jusnaturalisme théiste de Hobbes comme une tentative originale de fonder en Dieu et en raison les lois auxquelles sont soumises les femmes. Mais au moment de son exégèse des versets 5,31-32 de l’évangile de Matthieu sur la répudiation, il semble que son arsenal conceptuel vacille : entre règne temporel et autorité divine, la figure de Jésus menace l’édifice hobbesien de s’écrouler. Nous concluons sur l’idée que c’est encore la législation positive autour des femmes qui cristallise les problèmes cruciaux de l’anthropologie du droit et, plus largement, du rapport entre l'humain et le divin.
Abstract
This paper takes as its starting point the particular place of woman in the legal norms since Antiquity, including in sacred texts, especially in the legislation on marriage and adultery. We then present, from De Cive, the Hobbes’ theistic jusnaturalism as an original attempt to found in God and in reason the laws to which women are subjected. But at the moment of his exegesis of verses 5,31-32 of the Gospel of Matthew on repudiation, it seems that his conceptual arsenal wavers : between temporal reign and divine authority, the figure of Jesus threatens the Hobbesian edifice with collapse. We conclude with the idea that it is still positive legislation around women that crystallizes the crucial problems of the anthropology of law and, more generally, of the relationship between the human and the divine.