Abstracts
Résumé
L’expression chinoise ziran 自然 s’entend aussi bien à propos de la « nature », cette région de l’être dont l’émergence et les processus ne relèvent pas de la volonté ou de l’action humaine, qu’à propos d’un certain type d’agir humain. Le geste expert de l’artiste est l’exemple privilégié d’un tel agir. Loin de nuire à la cohérence de cette notion, le fait que celle-ci soit mobilisée dans le discours théorique sur l’art autant que dans le discours sur la nature témoigne d’un lien organique qui, dans la pensée chinoise, unit différents domaines de la réflexion. Le présent article propose d’esquisser une lecture philosophique de la notion de ziran. Pour ce faire, nous explorerons le rôle joué par ziran dans l’oeuvre esthétique de Cai Yong 蔡邕 (133-192) et dans la pensée de Guo Xiang 郭象 († 312).
Abstract
The Chinese word ziran 自然 can either refers to “nature”, this ontological realm which emerges and works regardless of human will and action, or to a certain kind of human action. The artist’s perfectly skilled gesture is the most excellent illustration of such action. Far from breaking its conceptual coherence, the fact for “ziran” to be used in aesthetics as well as in the discourses about nature highlight an organic link between those domains in Chinese thought. The present article aims at drawing the outlines of a philosophical reading of ziran. To do so, I explore the implications of ziran in Cai Yong 蔡邕 (133-192)’s aesthetics works and in Guo Xiang 郭象 († 312)’s thought.