Abstracts
Résumé
Cet article propose un examen de l’exemple du suicide de Sénèque dont Spinoza se sert pour rendre compte du type de causalité à l’oeuvre dans le suicide (E IV P 20 S). S’agissant toujours, d’après Spinoza, d’une causalité externe, celui qui se suicide est un « impuissant d’âme » qui a été « vaincu » par une cause plus forte et contraire à sa nature (E IV P 18 S). Toutefois, le cas de Sénèque met en cause cette généralisation puisque le sage stoïcien semble se conduire rationnellement et être pris dans un rapport politique d’obéissance dont il ne peut se défaire. Ainsi, il semble bien être à l’opposé de l’impuissance. Enfin, nous essaierons de montrer quelle peut être une position proprement spinoziste face à quelques-uns des aspects de la question du suicide.
Abstract
This article focuses on the example of Seneca’s suicide, which Spinoza uses in order to explain what sort of causality is involved in suicide (E IV P 20 S). According to Spinoza, suicide is always determined by an external cause and the person who kills herself is therefore a “weakminded” ; she has been “completely conquered” by an external force contrary to her nature (E IV P 18 S). Nevertheless, the case of Seneca puts this generalization into question because the wise stoic appears to behave rationally and, moreover, is situated within political relationship of obedience from which he cannot escape. Thus, he seems to be representing the polar opposite of a weak person. Finally, we will attempt to conceptualize what a properly spinozistic position concerning suicide is and how it may face some of the issues pertaining to the problem of suicide.