FR:
Pour Ivan Illich, penseur critique du xxe siècle animé par une foi profonde, le péché est un manquement à la dignité d’un autre qui m’interpelle et à ma propre vocation à répondre, telles qu’elles ont été révélées par l’Incarnation et l’Évangile. Dans cette perspective, Illich voit dans la criminalisation du péché, c’est-à-dire sa transformation en infraction à la loi de l’Église à travers l’imposition de la confession obligatoire au xiiie siècle, une perversion de ce qui a été ouvert par l’Évangile. Cet article expose la conception d’Illich et explore sa force, non comme historiographie du passé, mais comme porteuse d’une singulière résonance avec le présent.
EN:
For Ivan Illich, a twentieth-century critical thinker driven by deep faith, sin is a denial of the dignity of another who calls out to me, and a betrayal my own vocation to respond, which were revealed by the Incarnation and the Gospel. Illich thus holds that the criminalization of sin, that is to say, its transformation into a violation of Church law through the imposition of compulsory confession in the thirteenth century, is a perversion of what has been opened by the Gospel. This article explains Illich’s conception and explores its strength, not as historiography of the past, but as carrying a unique resonance with the present.