Abstracts
Résumé
Pour parler de la chute ou de la déclinaison de l’Âme (Sophia) dans le cadre des récits cosmogoniques gnostiques, Plotin a recours, en sus du terme νεῦσις, au substantif σφάλμα (ou encore au verbe correspondant σφάλλεσθαι), comme s’il s’agissait d’un synonyme de νεῦσις. L’enquête que nous avons menée montre le bien-fondé de cet usage, puisque le terme σφάλμα est, de fait, utilisé par les hérésiologues pour décrire, dans un langage hérité du néo-pythagorisme et donc rythmé par le nombre, la chute de Sophia, laquelle incarne le douzième éon de la Dodécade en même temps que le trentième et dernier éon de l’ensemble du Plérôme. Rapporté à la métaphysique pythagoricienne dont il relève, le récit gnostique perd toute apparence d’arbitraire et révèle enfin sa véritable structure, commandée de bout en bout par le nombre. Il est raisonnable de penser que l’arithmologie rivale du traité 34 de Plotin est là pour y couper court.
Abstract
When speaking of the fall or decline of the Soul (Sophia) within the context of the Gnostic cosmogonic narratives, Plotinus, in addition to the term νεῦσις, resorts to the substantive σφάλμα (or the corresponding verb σφάλλεσθαι), as if it were a synonym of νεῦσις. The following investigation demonstrates the validity of this usage, as the term σφάλμα is, in fact, used by the heresiologists to describe, in a language inherited from Neopythagoreanism, and therefore structured by number, the fall of Sophia, which embodies both the twelfth aeon of the Dodecade as well as the thirtieth and final aeon of the entire Pleroma. Related back to the Pythagorean metaphysics whence it is stems, the Gnostic narrative loses any appearance of arbitrariness and finally reveals its true structure, ordered from start to finish by number. It is reasonable to think that the rival arithmology of Plotinus’ Treatise 34 was created in order to undermine this very narrative.