Abstracts
Résumé
La compréhension paulinienne de la loi a fait l’objet d’une réception dans la théorie psychanalytique de Jacques Lacan, en particulier le chapitre 7 de l’Épître aux Romains. Sur ce thème, plusieurs travaux récents en psychanalyse défendent la thèse selon laquelle Paul n’a pas su distinguer la loi symbolique du surmoi et, prenant l’un pour l’autre, a organisé tout un monde de la culpabilité, de la haine et de la persécution. Lacan adopte un point de vue assez différent. Sans ignorer la part du surmoi, il attribue une dimension plus structurelle à la loi paulinienne. Dans la compréhension de la loi chez Paul, il voit une dialectique, centrale en psychanalyse, où le désir se porte vers ce qu’il ne doit pas obtenir. De ce fait, l’originalité de Paul est d’avoir indiqué que le péché se découvre paradoxalement sur l’axe d’un Bien et dans le mouvement de la fidélité à la loi. C’est ce que cette contribution met en lumière pour reconsidérer, à partir de là, le sens de l’amour et de la grâce.
Abstract
Paul’s understanding of the Law, especially in chapter 7 of the Epistle to the Romans, was taken into account by Jacques Lacan in his psychoanalytical theory. On this issue, recent studies in psychoanalysis defend a thesis according to which Paul did not distinguish between the symbolic law and the superego and, taking one for the other, organized a whole world of guilt, hatred and persecution. Lacan’s point of view is quite different. Without ignoring the share of the superego, he attributes a more structural role to the Law as understood by Paul. In Paul’s understanding of the Law, Lacan sees a dialectic stance, one central to psychoanalysis, where desire is aimed at what it must not get. Thus, Paul’s originality was to show that sin is paradoxically discovered on the axis of Good, in the movement of faithfulness to the Law. This contribution aims at bringing this to light, so as to reconsider the meaning of Love and of Grace.