Abstracts
Résumé
La problématique de la réduction procède de l’exigence méthodologique de l’absence de présupposition : la position même de la subjectivité transcendantale comme acteur de la réduction constitue pourtant elle-même un présupposé irréductible de la démarche de Husserl. La radicalité imposerait alors une réduction, non pas décidée par le sujet, mais subie par lui : c’est là le sens de la maladie telle qu’elle fut pensée par Nietzsche. La maladie est en effet l’événement par lequel la chair subjective se manifeste d’elle-même, dans des phénomènes pathologiques, et se manifeste comme le sol et l’origine de tout sens et de toute valeur. La maladie circonscrit ainsi le sujet dans la sphère d’immanence de ses vécus, où l’essence même de l’être se révèle comme pathos : elle met en oeuvre ce qu’il faut nommer une réduction pathologique. C’est à partir de cette épreuve que Nietzsche peut alors montrer que la métaphysique est « pathologiquement déterminée », pour enfin en montrer le caractère pathogène, c’est-à-dire nihiliste.
Abstract
The issue of phenomenological reduction proceeds from the methodological requirement of the absence of presupposition : however, transcendental subjectivity as an actor of the reduction constitutes a presupposition that is inherent to Husserl’s approach. Radicality would then impose a reduction the subject submits to, not a reduction the subject chooses. That is how disease was considered by Nietzsche. Indeed, disease is the event through which subjective flesh shows itself from itself, in pathological phenomena, and shows itself as the ground and origin of any sense and value. Disease encloses the subject in the sphere of his immanent lived-experiences, where the essence of being reveals itself as pathos : it operates what is to be called a pathological reduction. From this ordeal Nietzsche shows then that metaphysics is “pathologically determined”, and he discloses its pathogenic, i.e. nihilist, character.