Abstracts
Résumé
Examinant la manière dont Kierkegaard pense l’articulation des notions de « temps » et d’« éternel » dans trois de ses ouvrages pseudonymes consacrés, sous des modalités et dans des styles divers, au thème central du christianisme — l’incarnation —, cette contribution tente de développer une compréhension de la kénose qui permette de remettre en perspective la temporalité historique et la condition de finitude propres à l’humain. On part d’un questionnement sur le rapport entre foi et histoire et sur le type de vérité auquel on a affaire dans le champ théologique. On poursuit par une réflexion qui s’efforce de rendre possible une réinterprétation positive de la notion aujourd’hui malmenée de « toute-puissance de Dieu ». On conclut en indiquant quelques retombées de la dialectique paradoxale entre temps et éternel, kénose et toute-puissance, sur le plan d’une éthique de la temporalité.
Abstract
In three stylistically distinct pseudonymous works devoted to the central Christian theme of the incarnation, Kierkegaard considers the relationship between the notions of “time” and the “eternal”. Against this backdrop, this article attempts to develop an understanding of kenosis which would allow for a better appreciation of historical temporality and the consciousness of finitude which is peculiar to the human condition. The author begins by investigating the relationship between faith and history, on the one hand, and “truth” as it is understood in the field of theology, on the other. He moves on to consider whether it might not be possible to offer a new interpretation of the oft maligned notion of the “omnipotence of God” and concludes with suggestions of the possible consequences that the paradoxical dialectic between time and eternity, kenosis and omnipotence might have at the level of an ethics of temporality.