Abstracts
Résumé
Les études de Michel de Certeau sur la mystique ont débouché sur une réflexion sur la pratique de l’histoire et le statut de l’historien. Cette réflexion a mené, à son tour, vers des interrogations d’ordre épistémologique sur l’articulation de la pensée et de l’action. Elle est élaborée par de Certeau et mise dans la perspective d’une approche anthropologique du quotidien. Il n’hésite pas à parler « des histoires du quotidien » (l’ensemble des pratiques fortuites exercées par les acteurs sociaux), de tout ce qu’il y a d’ordinaire dans l’action humaine. Son entreprise n’est pas la quête du sens, mais l’examen attentif de ce qui se fait et se défait dans les pratiques quotidiennes. Les mots employés désignent souvent des formes de résistance face au pouvoir impérieux de l’ordre social : braconnage, tactique, ruse, perruque, etc. Ces arts de faire « tacticiens » renvoient à une poétique de l’agir articulée sur les pratiques sociales.
Abstract
Michel de Certeau’s studies of mysticism ended up in a reflection on the practice of history and on the status of the historian. This reflection led, in turn, to interrogations of an epistemological order on the articulation of thought and action. As elaborated by de Certeau, it is put into the perspective of an anthropological approach of the daily. He does not hesitate to speak of “histories of the daily” (the fortuitous practices of social actors taken as a whole), of all that is ordinary in human action. His enterprise is not the search for meaning, but rather the attentive examination of what is done and undone in daily practices. Often the words used will designate forms of resistance in the face of the imperious power of social order : poaching, tactics, ruse, wig, etc. These arts of the tactical refer to a poetics of acting articulated with social practices.