FR:
Les notions de « mort » et de « mourir », parfois utilisées sans distinctions dans la littérature, font référence à deux dimensions fort différentes pour la personne en fin de vie, de même que pour toutes les personnes appelées à en prendre soin (intervenants de la santé, proches ou aidants naturels). Alors que la personne malade voit venir la mort, elle doit vivre son mourir. La mort succède ainsi au mourir, dans le temps. Par ailleurs, une réflexion d’ordre philosophique permet de préciser que la mort s’avère une ordonnance de la nature, elle est privation de la vie et un mystère. Et en tant que mystère, elle prendra forme selon les différentes croyances attribuées à l’immortalité de l’âme. Quant au mourir, il est l’épreuve par excellence d’une situation-limite. De plus, en dépit du caractère unique et individuel de cette expérience nouvelle pour tous, il assume différents visages. Si l’espoir de « connaître une belle mort » se conçoit aisément, le mourir n’en demeure pas moins le moment le plus tragique de l’existence humaine.
EN:
The concepts of “death” and of “dying”, sometimes used indiscriminately in the literature, refer in fact to two quite different experiences for any person reaching the end of his or her life, as well as for those persons who take care of them (healthcare providers, for instance, or next of kin, or informal caregivers). While the sick person sees his or her death coming, she or he must on the other hand live through, as it were, their dying. In the course of time, death comes after dying. Moreover, philosophical reflection allows one to say that death is in line with an ordinance of nature, that it amounts to a deprivation of life and that it remains a mystery. Its mystery is met with the various beliefs relative to the immortality of the soul. As for dying, it has rightly been called a limit-situation, the ultimate test, in point of fact. This unique and individual new experience for us all has, besides, many faces. If the hope “to experience a good death” is easy to understand, dying does remain nevertheless the most tragic event for any human being.