Ce volumineux ouvrage inaugure une nouvelle section dans la Series Apocryphorum de la collection Corpus Christianorum, destinée à accueillir des travaux historiques ou philologiques exécutés en préparation ou en marge des éditions de textes que l’Association pour l’étude de la littérature apocryphe chrétienne (AELAC) fait paraître dans la Series. On peut donc s’attendre à y trouver des études sur les manuscrits, sur l’histoire des textes et leur réception, sur leur langue, mais aussi et surtout des concordances, instruments indispensables pour l’exploitation scientifique des textes anciens, apocryphes ou autres. C’est le cas de ce volume inaugural, qui offre la concordance intégrale (à l’exception de l’article ὁ ἡ τὸ) des Actes de Philippe édités, traduits et commentés par François Bovon, Bertrand Bouvier et Frédéric Amsler (Series Apocryphorum, vol. 11 et 12, 1999). Si cette concordance a pu voir le jour, c’est grâce au travail et à l’ingéniosité d’Albert Frey, qui a conçu le programme informatique d’analyse COLMAS, destiné à la saisie et à la comparaison de manuscrits et à l’édition de textes, qui peut servir aussi à la production d’index et de concordances. Le présent ouvrage définit en quelque sorte le modèle auquel obéiront les concordances à paraître dans la section des Instrumenta. On y trouve d’abord une introduction qui rappelle les données essentielles sur le texte des Actes de Philippe et fournit des informations sur les lemmes retenus, la délimitation du contexte des occurrences et la référenciation de celles-ci. Le corps de l’ouvrage est constitué par la concordance proprement dite, qui réunit en une seule liste tous les mots du texte (à l’exception des articles), y compris les noms propres. À l’intérieur de chaque lemme, les occurrences sont classées selon l’ordre de leur apparition au fil du texte, ce qui est, sans contredit, la manière la plus simple et la plus pratique de procéder, et celle qui répondra aux besoins de la majorité des utilisateurs, même si, comme dans le cas de ὡς, elle amène à regrouper des éléments qui diffèrent par leur nature et leur fonction. Les références sont indiquées d’une manière très explicite et on a eu l’heureuse idée de faire suivre chacune d’entre elles de l’indication du manuscrit dont elle provient. Cela était possible pour les Actes de Philippe, dont l’édition repose essentiellement sur trois manuscrits, sauf pour l’Acte II dont le texte critique est établi à partir de quatre manuscrits. Cette indication permettra à l’utilisateur de repérer aisément les formes des mots ou les leçons qui sont propres à tel ou tel manuscrit. La concordance est suivie, comme cela est maintenant pratique courante pour ce genre d’instrument, du texte intégral des Actes de Philippe, qui reproduit à l’identique, jusque dans la disposition des lignes, celui de l’édition critique. On trouvera ainsi un texte synoptique donnant, sur deux colonnes, les deux témoins principaux des Actes de Philippe, le Vaticanus graecus 824 et le Xenophontos 32, sauf pour l’Acte II, où sont donnés en parallèle le Vaticanus et le texte éclectique de l’édition, et pour l’Acte VIII, où l’Atheniensis graecus 346 fait pendant au Vaticanus. L’ouvrage se termine par une liste des lemmes et des formes avec leurs fréquences, dont le nombre total pour chaque forme est redistribué entre les manuscrits ou le texte édité (pour l’Acte II). Les principales qualités que l’on attend d’une concordance sont l’exactitude et l’exhaustivité. Comme celle-ci repose sur un texte critique et qu’elle a été constituée avec des moyens permettant de recenser toutes les formes lexicales d’un texte, il ne fait pas de doute qu’elle est exacte et complète. Mais, dans le cas d’un pareil …
Littérature et histoire du christiannisme ancien[Record]
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Ont collaboré à cette chronique
Marie-Pierre Bussières
en a assuré la rédactionFrédéric Barbe
Steve Bélanger
Serge Cazelais
Lucian Dîncã
Timothy Pettipiece
Paul-Hubert Poirier
Joël Vallières
Jennifer Wees