Abstracts
Résumé
Dans le contexte actuel d’effritement de la société salariale, la question des frontières du temps de travail apparaît comme un bon analyseur des transformations de la subordination salariale, tant la référence au temps de travail a été instituée en mesure de la contribution salariale et en borne de l’emprise patronale sur la vie du salarié.
La discontinuité et la brièveté des missions font de l’expérience de l’intérim une participation en « pointillés » au monde du travail; elles rendent plus floue et perméable la frontière entre chômage et activité, et par là même plus problématique l’articulation des temps sociaux.
Comment des jeunes diplômés en insertion professionnelle vivent-ils cette flexibilisation du temps de travail ? Après une présentation générale de leur rapport à l’emploi intérimaire, nous rendons compte des logiques de débordement du temps de travail auxquelles les expose l’entrée dans la condition intérimaire. Nous identifions ensuite quelques ressources « de distance au rôle » susceptibles d’endiguer cet effet. Au-delà des formes singulières de mobilisation productive de cette catégorie de main-d’oeuvre, la porosité des frontières entre temps de travail et temps hors travail éclaire certains aspects des transformations actuelles de la subordination salariale.
Abstract
In the contemporary break-up of the wage-earning society, the boundaries of working time provide a good entry point for analysing changes in the wage relation. The multiple and short-term jobs characteristic of temporary employment make the boundaries between employment and unemployment fuzzy and permeable, and also render difficult the links among different uses of time. This article examines the ways young graduates experience such flexibility in their working hours and its spill-over effects. It also uncovers “distancing” strategies that create barriers to such effects. Both clarify certain aspects of current transformations of the wage relation.
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